Avonsnous le devoir de chercher la verite. Vous aimez cette page ? Partagez-la ! Tweeter; Mon message. En respectant les rÚgles, je participe librement et gratuitement à cette discussion : Mon email (obligatoire) : Discussions similaires. Le sujet du bac philo 2014 - 1 message. JE VOUDRAIS CONNAITRE LE THÈME SUR LEQUEL PORTERA LE SUJET DU BAC PHILO
PrĂ©tendre avoir fait le tour de la philosophie, c'est quand mĂȘme faire un appel Ă  l'ignorance. Je pense que la philosophie, comme c'est un domaine rationnel et qui est vouĂ© Ă  gĂ©rer des abstractions, est coincĂ©e dans les mĂȘme problĂšmes mathĂ©matiques ; en mathĂ©matiques, on a conscience de tous les problĂšmes Ă  rĂ©soudre sans les avoir toujours rĂ©solu - on sait qu'on n'en fera jamais le tour, et ce qui permet de savoir cela, c'est simplement la ligne directrice qui donne une sorte de cohĂ©rence universelle Ă  chaque postulat, chaque Ă©quation tout peut ĂȘtre rattachĂ© Ă  tout alors mĂȘme que dans le fond ça n'a peut-ĂȘtre rien Ă  voir. La philosophie est un domaine beaucoup trop brumeux car elle a la seule base du langage et de la logique comme ligne directrice, chaque concept est incernable, puisqu'il a une frontiĂšre qui ne rend jamais quantifiable l'intĂ©gralitĂ© de la pensĂ©e. Chaque pas en avant n'a aucune identitĂ© sur un territoire dont tu n'as qu'une idĂ©e trĂšs vague de ses y a mille façons d'interprĂ©ter un concept et d'en tirer toute une cohĂ©rence - c'est peut-ĂȘtre une prise de position un peu trop facile puisqu'on ne peut pas la contre-argumenter sa vĂ©racitĂ© Ă©tant basĂ©e sur une absence, mais je pense qu'elle a le mĂ©rite d'ĂȘtre Ă  demi vĂ©rifiable... Aristote n'aurait pas pu prĂ©voir Hegel...En revanche, la philosophie apprise au lycĂ©e est une arnaque. Elle est sans cesse dĂ©formĂ©e par le mythe populaire, et la tentative de l'Éducation Nationale de redresser le tableau souffre d'une incompĂ©tence dans le traitement du sujet... tout est trop formel pour la philosophie. Chaque concept, chaque pensĂ©e est apprise comme une entitĂ© mĂ©morielle, la part critique de chaque oeuvre ou thĂ©orie est fondĂ©e sur un exploration et une remise en question systĂ©matiquement faite par le "corps enseignant" cĂ d dans la dichotomie Ă©lĂšve/prof, toute rĂ©flexion vient du parti du professeur, puisqu'on considĂšre que la rĂ©flexion de l'Ă©lĂšve ne puisse valoir celle des "grands philosophes"... en tout cas c'est le portrait que j'en tire Ă  cause de ma professeure de philosophie et elle n'est pourtant pas mauvaise... je suppose qu'il n'y a qu'une minoritĂ© de professeurs qui puisse proprement restituer la vraie part philosophique du cours sans se faire Ă©gratigner par le scolaire...Donc voir la philosophie en tant qu'elle est "une discipline scolaire", si c'est comme ça que le mythe la dĂ©peint, le mythe est doublement on veut partir du point de l'importance de la philosophie actuellement... je n'en sais vraiment rien. Peut-ĂȘtre que la structure populaire de l'Ă©poque l'Ă©loigne des intellectuels pour la rapprocher d'une certaine idĂ©e mass-mĂ©diatique ? C'est ce qu'on peut observer, mais je n'ai aucune idĂ©e de l'indĂ©pendance de la population d'il y a un siĂšcle, aprĂšs tout... et ça serait difficile Ă  prouver mĂȘme par une Ă©tude...De toute Ă©vidence, je trouve la philosophie un peu absente actuellement, on ne vit pas vraiment dans un monde oĂč ce genre de chose puisse ĂȘtre une prioritĂ©, dans un siĂšcle, qui sait ? Je ne sais pas comment tout ça va s'arranger, en tout cas la structure actuelle n'y est pas propice. Elle est dans une sorte de contingence entre l'absence et la prĂ©sence... peut-ĂȘtre endormie ?Il faudrait Ă©viter de penser que tout ce que l'on a dĂ©jĂ  dit peut ĂȘtre rapportĂ© Ă  une Ă©ventuelle thĂ©orie dĂ©jĂ  dite, dĂ©jĂ  Thomas More ya des siĂšcles disait dĂ©jĂ  “An absolutely new idea is one of the rarest things known to man.” Une idĂ©e absolument nouvelle est l'une des plus rares choses qui soient connues de l'homme. Il serait peut-ĂȘtre plus judicieux de ne simplement pas chercher la nouveautĂ©, et garder ses prĂ©tentions personnelles hors d'un but purement philosophique, je pense que travailler Ă  faire naĂźtre une nouvelle thĂ©orie ne peut mener de toute façon qu'Ă  rater sa cible... et ça rend la tentative piteuse...Philosopher uniquement pour remplir un besoin personnel de rationalitĂ©, avoir des intentions uniquement innocentes dans ce genre, c'est le moyen le plus efficace d'aider la philosophie les nouvelles idĂ©es viendront peut-ĂȘtre ou pas en laissant la philosophie remplir un besoin et mener cette plĂ©nitude Ă  fond, cela peut Ă©ventuellement produire des "nouvelles idĂ©es" - de toute Ă©vidence, ça ne nous inscrit pas dans une passivitĂ©... puisque philosopher correctement s'entend ! c'est prĂ©server l'activitĂ© de l'esprit. Ça mĂšnera peut-ĂȘtre Ă  une nouvelle interprĂ©tation des choses, la philosophie ne peut pas ĂȘtre que ce qu'on en a dit jusqu'Ă  maintenant et cela se dĂ©couvre forcĂ©ment par un travail aussi personnel que critique...Il y a un certain seuil de rĂ©flexion Ă  atteindre, simplement pour se rendre compte, et ça se joue autant par un travail de l'esprit critique que de prĂ©server sa propre profondeur d'esprit, me semble. En tout cas, si on prĂ©serve la philosophie Ă  un stade tout Ă  fait personnel donc Ă©goĂŻste ! c'est une façon de penser libĂ©rale certes mais je la trouve valide, rien ne devrait poser certaine familiaritĂ© avec la philosophie par exemple, pas simplement l'approche acadĂ©mique que l'on peut en avoir en voyant les choses sous une nouvelle grille, on est susceptible d'ĂȘtre menĂ© Ă  diffĂ©rentes conclusions - d'oĂč l'intĂ©rĂȘt de voir la philosophie comme une chose personnelle, qu'on prend pour soi d'abord, et puis qu'on partage ensuite ; Ă©videmment...PS Whoah dĂ©solĂ© pour le post long, on se croirait sur PhiloForum... l'Ă©change de pavĂ©s c'est la raison pour laquelle j'ai jamais postĂ© lĂ -bas, j'espĂšre que vous serez capable de dire en 10 mots ce que l'on dit en 100, moi je n'y suis pas encore capable, mais ça viendra.
Cedouble langage, nous l’avons dĂ©jĂ  observĂ© de nombreuses fois au MĂ©e. Il mine le climat en rendant impossible tout dĂ©bat de fond pour privilĂ©gier les oppositions de forme. C’est aussi pour cela que nous placerons notre action en 2018 en nous rĂ©fĂ©rant Ă  cette phrase de Jean JaurĂšs « Le courage, c’est de chercher la vĂ©ritĂ© et
Non, il n'y a pas d'erreur ni de provocation dans le titre. La vĂ©ritĂ© se crĂ©e ; elle n'existe pas Ă  l'Ă©tat naturel. Ce qui existe Ă  l'Ă©tat naturel, c'est la rĂ©alitĂ©. Une fois que nous nous sommes mis d'accord sur ce premier point, nous pouvons commencer. Alors comment crĂ©ons-nous la vĂ©ritĂ© ? Un dessin d'enfant rĂ©pond naĂŻvement Ă  cette question. Je l'ai mis en illustration de cet article. Il dessine le corps humain en trois parties. Eh bien, ce sont ces trois parties du corps humain qui nous serviront Ă  montrer quelles sont les trois sources de la vĂ©ritĂ©. I - Les trois Ă©tages de la vĂ©ritĂ© "naturelle" Il existe trois chemins de la vĂ©ritĂ© chez l'ĂȘtre humain. La partie supĂ©rieure est celle de la reprĂ©sentation mentale du monde et de la perception. On y trouve les cinq sens, y compris le toucher, puisque, avant la bipĂ©die, les mains Ă©taient au mĂȘme niveau que la tĂȘte. Nous portions les objets Ă  nos yeux, Ă  notre oreille, Ă  nos narines ou Ă  nos lĂšvres, comme font encore les primates. Donc, voilĂ  le premier niveau conscience et perception. Le deuxiĂšme Ă©tage est le buste. C'est le siĂšge des besoins et des Ă©motions. Le buste comprend toutes les fonctions vitales relatives aux besoins, qui se manifestent par des mouvements de remplissage et de dĂ©semplissage. Les rappels ici vont sembler redondants, mais c'est pour nous remettre les Ă©vidences en mĂ©moire. Pensons naĂŻvement comme le dessin d'enfant. Il y a la soif et la faim, deux fonctions d'alimentation qui ont deux orifices d'Ă©limination distincts vessie, anus , il y par ailleurs deux formes de remplissage qui sont permanents et se font de maniĂšre totalement inconsciente la respiration emplissage des poumons par de l'oxygĂšne et Ă©jection de gaz carbonique et l'oxygĂ©nation du sang et sa propulsion dans l'ensemble du corps. VoilĂ  donc les besoins. Mais le buste est aussi la partie concernĂ©e par les Ă©motions. On sait aujourd'hui que l'estomac joue le rĂŽle d'un second cerveau ; ce n'est pas un cerveau qui pense ou imagine mais le cerveau des Ă©motions. Traditionnellement, c'est le coeur qui Ă©tait dĂ©signĂ© comme le centre des Ă©motions. Quoi qu'il en soit, c'est toujours dans la partie centrale du corps humain, liĂ©e aux besoins, que l'on situe l'origine des Ă©motions. Enfin, la troisiĂšme partie comporte le dĂ©sir et la motricitĂ©. Ici, notre schĂ©ma s'Ă©carte quelque peu du dessin, nous rassemblons en une seule partie tout ce qui est infĂ©rieur au bassin, y compris les pieds. Et voilĂ  ! La vĂ©ritĂ© serait ainsi qu'une forme de trinitĂ©, elle serait tripartite. Ce qui nous dit le vrai de façon naturelle, ce sont nos sens et les reprĂ©sentations mentales de notre esprit, ce sont les besoins et les Ă©motions que nous ressentons dans notre corps, et c'est enfin le dĂ©sir qui se manifeste et l'action. Nous disons qu'est vrai ce que nous dĂ©sirons et ce que nous faisons. II - L'ajout de sens Ă  la vĂ©ritĂ© naturelle Mais l'ĂȘtre humain ne saurait se contenter de cette vĂ©ritĂ©-lĂ , fut-elle triple. Il lui faut ajouter un ingrĂ©dient pour cimenter le tout, et cet ingrĂ©dient s'appelle le sens. En effet, l'ĂȘtre humain a conscience trĂšs tĂŽt de sa finitude et de sa mort. Cela le distingue du reste du monde animal et cela crĂ©e l'angoisse. Pour remĂ©dier Ă  cette angoisse, l'Homme a créé le sens. DĂšs la naissance de sa conscience, il se mit Ă  voir des signes dans l'univers, des signes qui l'aident Ă  conduire son action dans un monde trĂšs incertain. Il a créé la foi. Aujourd'hui nos cerveaux ne privilĂ©gient plus la vĂ©ritĂ© naturelle mais ils font le tri des vĂ©ritĂ©s en fonction du sens que nous donnons aux choses et Ă  la direction que nous donnons Ă  nos actions. Nous avons rompu le contact avec la nature et nous prĂ©fĂ©rons chercher notre vĂ©ritĂ© sur Internet. La quĂȘte du sens plutĂŽt que la quĂȘte de vĂ©ritĂ© vraie. Nos cerveaux cherchent en permanence la confirmation que ce qu'ils se reprĂ©sentent est juste, d'oĂč le succĂšs des mĂ©dias grĂące auxquels ils peuvent toujours trouver des informations qui les confortent dans leurs opinions. Car, lĂ  aussi, c'est un travers moderne les opinions ont pris le dessus sur les idĂ©es. Autrefois, les gens cherchaient le sens dans l'opposition malheur-bonheur. Mais aujourdhui, le malheur est exclu de nos vies modernes, civilisation du bonheur oblige. Mais jadis, avant cette obligation d'ĂȘtre heureux, les gens s'asservissaient soit au malheur soit aux plaisirs. Ils trouvaient le sens dans l'une de ces extrĂ©mitĂ©s. L'esclavage du sens Ă©tait dans la servitude au malheur ou dans la seritude aux plaisirs. Aujourd'hui, il se crĂ©e une sertitude au bonheur. Le bonheur est crĂ©ateur de sens. Tout ce qui va dans le sens du bonheur est rĂ©putĂ© vrai. Le sens a une importance telle dans notre fabrication de la vĂ©ritĂ© que nous contruisons des rĂ©cits pour valider ces vĂ©ritĂ©s. Nous en sommes Ă  un point que nous ne pouvons quasiment plus montrer la vĂ©ritĂ© autrement que par des rĂ©cits. Voir les documentaires Ă  la tĂ©lĂ©vision, par exemple. III - Les trois autres sources de vĂ©ritĂ© Outre les trois origines naturelles qui nous permettent d'accĂ©der Ă  la vĂ©ritĂ©, enfin Ă  notre vĂ©ritĂ© dans ce monde, l'ĂȘtre humain est influencĂ© par trois sources de vĂ©ritĂ© la confiance, le dĂ©sir au sens bien plus large que le dĂ©sir sexuel, la volontĂ©. Nous pensons qu'une chose est vraie si nous sommes en confiance, si nous le dĂ©sirons, ou si nous le voulons. Dans le premier cas, la confiance, on peut se rĂ©fĂ©rer Ă  l'expĂ©rience de RenĂ© Descartes, qui remit en question la confiance dans la perception des sens et dans ce que nous imaginons. Mais d'autres philosophes ont dĂ©montrĂ© aprĂšs lui que la plupart de nos connaissances reposent sur la confiance expĂ©rimentale. Nous pensons comme une vĂ©ritĂ© que le jour se lĂšvera demain, puisqu'il en a toujours Ă©tĂ© ainsi. Ce sont lĂ  des vĂ©ritĂ©s de confiance. Cette forme de vĂ©ritĂ© est celle qui occupe de trĂšs loin la plus grande place dans l'ensemble de nos vĂ©ritĂ©s. Il existe aussi une vĂ©rit de confiance dans les lois Ă©tablies par d'autres hommes ThalĂšs, Pythagore, GalilĂ©e, Kepler, Newton, Einstein et tant d'autres. En effet, chaque individu ne refait pas lui-mĂȘme l'expĂ©rience nĂ©cessaire Ă  la preuve de ces lois. Il fait confiance Ă  ce qu'on lui a appris. LĂ  aussi, Descartes a rĂ©flĂ©chi et il dĂ©cida, dans son Discours de la mĂ©thode, de faire table rase de tout ce qu'il avait appris par son Ă©ducation, il fit table rase pour penser par lui-mĂȘme. Sont donc vraies pour nous les vĂ©ritĂ©s de confiance les certitudes de tous les jours nous sommes certains de marcher sur un sol ferme et que la pesanteur nous maintiendra au sol et celles qui sont apprises et validĂ©es par notre esprit. Second point nous croyons vrai ce que nous dĂ©sirons. En premier lieu, parce que nous jugeons bonnes les choses que nous dĂ©sirons et, sii elles sont bonnes, c'est qu'elles sont vraies. Rappel d'un classique Nous ne tendons pas vers une chose parce que nous la jugeons bonne mais au contraire nous jugeons qu’elle est bonne parce que nous tendons vers elle. » Spinoza C'est ici tout l'intĂ©rĂȘt du dessin le dĂ©sir et l'action nous mĂšnent, nous poussent vers des choses que nous considĂ©rons bonnes aprĂšs coup et si elles sont bonnes, c'est qu'elles sont vraies. C'est la vĂ©ritĂ© de dĂ©sir et d'action. TroisiĂšme point nous crĂ©ons des vĂ©ritĂ©s par la seule force de la volontĂ©. Le cas le plus cĂ©lĂšbre est la foi. La foi n'est pas une croyance naturelle, c'est l'esprit qui dĂ©cide, par volontĂ©, que telles choses seront vraies. La foi est volontĂ© "I want to believe" est le slogan affichĂ© par Fox Mulder, le personnage de la sĂ©rie X-Files, qui veut croire aux extraterrestres. Pour avancer dans sa dĂ©monstration, Descartes lui-mĂȘme a dĂ» dĂ©cider que certaines propositions Ă©taient vraies, par pure volontĂ©, sans quoi il n'aurait pas avancĂ© et serait restĂ© Ă  l'Ă©tape du doute jusqu'Ă  la fin de sa vie. On connaĂźt les limites de cette crĂ©ation de vĂ©ritĂ© Descartes dĂ©cida du postulat de l'existence incontestable de Dieu. Quoi qu'il en soit, l'affirmation du vrai nous permet de progresser. Il existe dans le domaine des idĂ©es et de la vie sociale tout un tas de vĂ©ritĂ©s qui sont vraies parce que nous en avons dĂ©cidĂ© ainsi. Par la volontĂ©, on peut crĂ©er toutes les vĂ©ritĂ©s que l'on veut un paranoĂŻaque peut ainsi croire que le monde entier lui en veut. Je peux fort bien me persuader que je suis Steve Mac Queen et trouver que la ressemblance dans le miroir est flagrante n'est-ce pas ?. La vĂ©ritĂ© par volontĂ© est aussi la source des folies... Que pouvons-nous dĂ©duire de tout cela ? Quels moyens pratiques pouvons-nous mettre en oeuvre pour nous approcher de la vĂ©ritĂ© et nous Ă©loigner de l'erreur dont les voies sont souvent les mĂȘmes ? D'abord, je dirais, en retrouvant la proximitĂ© de la vĂ©ritĂ© de la nature, celle de notre corps et de la Vie qui nous entoure. En acceptant de reconnaĂźtre les vĂ©ritĂ©s que notre corps nous adresse Ă©motions, affects. Ensuite, en passant au crible nos vĂ©ritĂ©s, en se demandant comment nous les avons créées ? Par pure raison, ou par besoin, par dĂ©sir, par confiance, par volontĂ© ? La question de la fiabilitĂ© des sources et de l'interprĂ©tation des faits est souvent trop nĂ©gligĂ©e par notre hĂąte Ă  dĂ©cider ou tout bonnement notre paresse Ă  examiner les cas. Et, pour finir, en sachant reconnaĂźtre les mensonges pour les dĂ©noncer, les Ă©carter. Dans le monde humain, le mensonge est lĂ©gion. Nous mentons nous-mĂȘmes et nous sommes sur ce plan nos pires ennemis. Il ne faut jamais craindre la vĂ©ritĂ©, car quelles seraient les consĂ©quences si nous disons vrai ? Seraient-elles si terribles ? Sauf si nous vivons en dictature ou si la vĂ©ritĂ© peut produire le mal chez nos semblables. Encore doit-on juger objectivement ce mal, Ă  l'aune de celui qui est concernĂ©, car le plus souvent c'est Ă  l'aune de nous-mĂȘme que nous dĂ©cidons, c'est pour notre propre confort que nous nous exemptons de dire la vĂ©ritĂ© en usant de l'alibi trop facile qui est de dire "je me tais pour son bien". Enfin, il faut toujours temporiser la rĂ©action immĂ©diate conduit Ă  l'erreur. "Pas de prĂ©cipitation" est la rĂšgle pour rĂ©duire la marge d'erreur provoquĂ©e par nos affects, nos Ă©motions, nos prĂ©jugĂ©s et opinions personnelles. La pensĂ©e est dans l'Ă©cart entre perception et rĂ©action. La vĂ©ritĂ© n'est jamais complĂštement dĂ©finitive puisque le temps et l'espace sont en expansion. Elle est dans le rapport constant entre la conscience et le RĂ©el. Elle est donc comme une rĂ©solution infinie. Elle est, je l'ai dit, dans la trinitĂ©. Comme la quadrature du cercle est une vĂ©ritĂ© qui n'atteint pas la valeur trois exacte mais se poursuit Ă  l'infini dans les dĂ©cimales. La vĂ©ritĂ© est la trinitĂ© mais la trinitĂ© Ă  l'infini elle tend de trois Ă  l'infini. La vie est une rĂ©solution sans fin, la vĂ©ritĂ© l'est aussi.

Chercherla vĂ©ritĂ©, quoiqu’il en coĂ»te, est un principe qui, je crois, fait l’unanimitĂ©. La vĂ©ritĂ© doit ĂȘtre regardĂ©e en face, aussi accablante () [RĂ©seau Voltaire]

A-t-on le droit de se taire quand on connaĂźt la vĂ©ritĂ© ?Analyse du sujetSe taire, c'est Ă©videmment ne pas dire. ConnaĂźtre la vĂ©ritĂ©, c'est savoir. Se taire quand on connaĂźt la vĂ©ritĂ© constitue ce qu'on appelle en morale le mensonge par omission. Il s'agit donc de s'interroger sur un cas particulier de sens du problĂšmeLa question posĂ©e est celle du "droit" c'est Ă  dire de la lĂ©gitimitĂ©. Est-il lĂ©gitime de mentir par omission ? Est-ce moral, sinon toujours au moins parfois ? La question est donc de savoir s'il y a vraiment un devoir de vĂ©ritĂ© et en ce cas il est sans exception car tout devoir est absolu ou si, au contraire, il est parfois moral de ne pas dire. La question est celle de la vĂ©racitĂ©. Faut-il toujours ĂȘtre vĂ©race ou a-t-on parfois le droit de s'abstenir et alors quand ce droit existe-t-il ?RĂ©ponse spontanĂ©eLe mensonge par omission est un mensonge. SpontanĂ©ment nous le condamnons. La rĂ©ponse spontanĂ©e est donc une tradition fait de la vĂ©ritĂ© un devoir le christianisme considĂšre que tout mensonge, y compris celui par omission, est un pĂȘchĂ©. Quant au philosophe, n'est-il pas celui qui aime et se doit d'enseigner donc de dire la vĂ©ritĂ© ? Pourtant, en mĂȘme temps, il nous arrive d'affirmer que toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire et il existe des circonstances oĂč je sais pertinemment que dire la vĂ©ritĂ© nuira Ă  autrui. Que faut-il alors en penser Y a-t-il un devoir absolu de vĂ©ritĂ© ou est-il parfois moral de taire ce qu'on sait ? L'enjeu de cette question est celui de nos devoirs envers autrui, s'il est vrai que la parole est un acte social. Il est clair qu'il existe des circonstances oĂč ne pas dire la vĂ©ritĂ© est une lĂąchetĂ© mais faut-il en conclure que la vĂ©racitĂ© est un devoir c'est Ă  dire un impĂ©ratif universel ? Si on peut lĂ©gitimer le mensonge par omission, alors en quelles circonstances et selon quels critĂšres est-ce possible et quelles en sont les consĂ©quences sur la morale ?I Le devoir de Il est des vĂ©ritĂ©s qu'on n'a pas le droit de existe des vĂ©ritĂ©s pour lesquelles ce serait une faute que de se taire. Comment appelle-t-on la vertu qui consiste Ă  dire la vĂ©ritĂ© quand on la connaĂźt ? AndrĂ© Comte-Sponville l'appelle la bonne foi. L'homme de bonne foi dit ce qu'il pense ĂȘtre vrai Ă  tort ou Ă  raison et pense vrai ce qu'il dit. C'est l'homme on oppose ordinairement la sincĂ©ritĂ© Ă  l'hypocrisie et au mensonge, termes qui ont une connotation nĂ©gative au plan moral. S'il est vrai que la philosophie est l'amour de la vĂ©ritĂ©, cette vertu semble ĂȘtre la vertu philosophique par est clair qu'il est des cas oĂč ne pas dire la vĂ©ritĂ© est une lĂąchetĂ© et la dire une forme de courage. C'est ce que souligne Sartre. la revue Les Temps Modernes, Sartre souligne le devoir de vĂ©ritĂ© de l'Ă©crivain qui se doit de dĂ©noncer tout scandale qu'il connaĂźt au point que le silence est une sorte de complicitĂ© du crime " L'Ă©crivain est en situation dans son Ă©poque chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi. Je tiens Flaubert et Goncourt pour responsables de la rĂ©pression qui suivit la Commune parce qu'ils n'ont pas Ă©crit une ligne pour l'empĂȘcher. Ce n'Ă©tait pas leur affaire dira-t-on ? Mais le procĂšs de Calas, Ă©tait-ce l'affaire de Voltaire ? La condamnation de Dreyfus, Ă©tait-ce l'affaire de Zola ? L'administration du Congo, Ă©tait-ce l'affaire de Gide ? Chacun de ces auteurs, en une circonstance particuliĂšre de sa vie, a mesurĂ© sa responsabilitĂ© d'Ă©crivain. " Situations, II Ainsi, la responsabilitĂ© de l'Ă©crivain est de dire la vĂ©ritĂ© quand il la bien des circonstances, nous reprochons aux hommes d'avoir tu quand ils savaient. Quand les responsables d'EDF ont tu la vĂ©ritĂ© sur le nuage radioactif issu de l'accident de Tchernobyl survolant le territoire français, nous avons criĂ© au scandale. Le mensonge d'État fĂ»t-il par omission nous rĂ©volte et quand la vĂ©ritĂ© Ă©clate notre conscience morale est heurtĂ©e par tout ce qu'on nous a cachĂ©. Nous attendons de nos dirigeants qu'ils nous disent la vĂ©ritĂ© mĂȘme, et surtout, si elle n'est pas "bonne Ă  entendre". Il nous semble ici que le proverbe ment toute vĂ©ritĂ© est bonne Ă  dire si notre vie ou l'exercice de notre citoyennetĂ© sont en cause. Il y va de l'exercice de la mĂȘme, il nous semble y avoir un devoir de vĂ©ritĂ© en histoire. Celui qui a vĂ©cu les drames de l'histoire se doit de tĂ©moigner par respect envers les victimes. Quant aux tĂ©moins dans un procĂšs, il est de leur devoir de dire toute la vĂ©ritĂ©. De la personne qui sait pertinemment que l'enfant de son voisin est battu et qui n'alerte personne, on dira qu'elle est coupable de non-assistance Ă  personne en danger. Les exemples y a donc bien des vĂ©ritĂ©s qu'on n'a pas le droit de taire. Mais faut-il en conclure que ce serait le cas de quelques vĂ©ritĂ©s mais alors lesquelles ? Selon quels critĂšres les dĂ©terminer ? ou notre devoir de dire est-il universel ? Du reste un devoir est universel ou n'est pas. C'est en tout cas ce que pense devoir de vĂ©ritĂ© est l'opuscule Sur un prĂ©tendu droit de mentir par humanitĂ©, Kant dĂ©fend l'universalitĂ© du devoir de part de l'examen d'un exemple extrĂȘme, mais c'est justement son caractĂšre extrĂȘme qui le rend exemplaire. Supposons que quelque criminel me somme de dire quelque chose qui met ma vie ou celle d'un autre en danger. Par exemple il me force Ă  avouer oĂč se cache mon ami pour le tuer. Ai-je le droit de me taire voire de mentir ou dois-je quand mĂȘme dire la vĂ©ritĂ© ?Kant rĂ©pond que la vĂ©racitĂ© dans ses dĂ©clarations est un devoir absolu de l'homme envers chacun, si grave soit le prĂ©judice qui peut en rĂ©sulter pour lui. Si, en ne disant pas la vĂ©ritĂ©, je ne commets, certes, aucune injustice Ă  l'Ă©gard du criminel qui me force Ă  parler, j'en commets nĂ©anmoins une envers la morale c'est Ă  dire envers l'humanitĂ©. C'est en effet la grandeur de l'homme que de pouvoir fonder une morale puisque celle-ci est l'Ɠuvre de la raison, facultĂ© qui nous distingue de l'animal. Agir contre la morale c'est donc porter atteinte Ă  l'humanitĂ© elle-mĂȘme. DĂšs lors il est faux de dire que la vĂ©ritĂ© puisse nuire aux hommes. C'est au contraire le mensonge mĂȘme par omission qui nuit Ă  l'humanitĂ© et donc Ă  autrui. MĂȘme si se taire ne nuit pas Ă  un individu en particulier, cela nuit Ă  l'humanitĂ© toute entiĂšre. Il faut bien voir, en effet, qu'admettre mĂȘme une seule infraction Ă  la morale, c'est crĂ©er un prĂ©cĂ©dent qui conduit Ă  admettre toutes les infractions. Il n'y a plus de limite. La morale s'Ă©croule et, puisqu'elle nous distinguait de la bĂȘte, ce qui en rĂ©sulte est un retour de l'homme Ă  l'animalitĂ©. Kant ajoute que le mensonge par bontĂ© d'Ăąme peut mĂȘme, par accident, tomber sous le coup de la loi civile. Or, ce qui n'Ă©chappe Ă  la sanction que par accident est injuste. Le droit a valeur universelle. Une action ne saurait ĂȘtre juste dans certains cas et injuste dans d' par mensonge, on empĂȘche quelqu'un d'agir alors qu'il s'apprĂȘte Ă  commettre un meurtre on est alors juridiquement responsable de toutes les consĂ©quences qui pourraient en dĂ©couler. En revanche, si l'on s'en tient Ă  la stricte vĂ©ritĂ©, la justice publique ne peut s'en prendre Ă  nous, quelles que puissent ĂȘtre les consĂ©quences imprĂ©vues qui en rĂ©sultent. Dans notre exemple, le meurtrier seul est responsable. Il est possible qu'aprĂšs avoir rĂ©pondu loyalement par l'affirmative au meurtrier qui demande si mon ami est dans ma maison, ce dernier en soit sorti sans qu'on le remarque et que le forfait n'ait pas lieu. Mais si, faute d'avoir dit la vĂ©ritĂ©, le meurtrier rencontre par hasard mon ami, alors c'est moi qui suis responsable du crime. En effet, si j'avais dit la vĂ©ritĂ©, peut-ĂȘtre le meurtrier aurait pu ĂȘtre arrĂȘtĂ© par un voisin accouru et le crime aurait alors pu ĂȘtre empĂȘchĂ©. Celui qui ment, mĂȘme avec gĂ©nĂ©rositĂ©, doit rĂ©pondre des consĂ©quences de son mensonge mĂȘme devant les tribunaux civils. La vĂ©racitĂ© est un devoir et si on admet la moindre infraction au devoir, celui-ci s' une nouvelle intitulĂ©e Le Mur, Sartre raconte une histoire qui ressemble Ă  l'exemple kantien. Un rĂ©sistant est arrĂȘtĂ© et ses bourreaux le forcent Ă  dire, sous peine de mort, oĂč sont cachĂ©s ses amis. Le rĂ©sistant donne une fausse adresse. Par malheur, entre temps ses amis ont changĂ© de cachette et se trouvent justement Ă  l'adresse donnĂ©e aux bourreaux. Ils sont arrĂȘtĂ©s. Selon Sartre, le hĂ©ros de cette histoire a fait preuve de mauvaise foi. Il a voulu se donner un dĂ©lai. Il a refusĂ© sa mort. Il ne devait pas mentir. Pour Sartre, du reste, il ne devait pas non plus dire la vĂ©ritĂ©. Il devait justement se taire. Kant va beaucoup plus loin. Nous n'avons pas le droit de nous taire car se taire est encore mensonge. Le commandement de la raison qui implique de toujours dire la vĂ©ritĂ© est sacrĂ© et ne peut ĂȘtre limitĂ© par aucune convenance. Il faut toujours ĂȘtre vĂ©ridique. Si cela nuit, c'est par accident et cela pourrait donc ĂȘtre d'autrui qu'il mente pour nous ĂȘtre utile manifeste une prĂ©tention contraire Ă  toute lĂ©galitĂ©. Tout homme a, non seulement le droit mais aussi le devoir le plus strict d'ĂȘtre vĂ©ridique. La vĂ©ritĂ© n'est pas un bien dont on serait propriĂ©taire et sur lequel on pourrait reconnaĂźtre un droit Ă  l'un tandis qu'on le refuserait aux autres. Le devoir de vĂ©racitĂ© ne fait aucune diffĂ©rence entre les personnes envers lesquels il serait possible de s'en excepter. Un principe moral reconnu vrai ne doit jamais ĂȘtre abandonnĂ© quels que soient les dangers apparents. Le danger de nuire accidentellement est en effet un danger moins important que celui de commettre une injustice en gĂ©nĂ©ral, de commettre une infraction Ă  la morale il semble que nous n'ayons pas le droit de nous taire. Pourtant, le rigorisme kantien ne constitue-t-il pas une vision finalement trĂšs abstraite de la morale ? Peut-on la figer dans cet absolu formel ? Contrairement Ă  ce que dit Kant, n'y a-t-il pas bel et bien des exceptions Ă  la rĂšgle de la vĂ©ritĂ© ?II Faut-il vraiment toujours dire la vĂ©ritĂ© ?1 Les circonstances du droit de se position de Kant, comme le souligne AndrĂ© Comte- Sponville dans son Petit traitĂ© des grandes vertus, nous semble aujourd'hui insoutenable. Sous la seconde guerre mondiale, celui qui cachait un juif ou un rĂ©sistant dans son grenier se devait-il d'en aviser la Gestapo ? Tout homme de devoir se sentira ici non seulement dans son droit en se taisant mais considĂšrera mĂȘme que c'est son mĂȘme quand le prisonnier torturĂ© par la police nazie refuse de livrer ses amis et se tait sous la torture, nous ne dirons pas qu'il commet une injustice. Nous Ă©prouverons au contraire du respect pour celui qui mĂȘme dans une situation intolĂ©rable a su faire son devoir. Or cet exemple n'est guĂšre diffĂ©rent de l'exemple kantien. Certes, comme Kant, nous admettons que mentir, au sens d'Ă©noncer quelque chose de faux, n'est pas moral. Mais personne ne peut me forcer Ă  parler. Se taire, c'est affronter la torture, la mort mais c'est aussi ne pas se faire complice du crime. N'est-il pas clair ici que le sacrifice d'un homme en empĂȘche beaucoup d'autres ?Il est, du reste, des professions oĂč l'obligation de se taire est prĂ©sentĂ©e comme un devoir absolu auquel on ne saurait dĂ©roger. Que penser d'un mĂ©decin qui trahit le secret mĂ©dical ou d'un prĂȘtre qui ne respecte pas le secret de la confession mĂȘme si on lui avoue un crime ?Reste enfin le cas d'Ă©cole qu'on Ă©voque toujours, Ă  savoir le cas de conscience du mĂ©decin qui sait que son malade va mourir. La question ici n'est pas simple et, justement, n'est-ce pas la simplifier Ă  l'extrĂȘme que de dire "il faut dire la vĂ©ritĂ©" ? Alors que Kant affirme qu'il faut dire la vĂ©ritĂ©, Yankelevitch rĂ©torque que ce serait, sans raison, infliger la torture du fait, nous savons bien que tout dĂ©pend des circonstances et que la rĂšgle morale appliquĂ©e universellement, ici le serait aveuglĂ©ment. Dire la vĂ©ritĂ© au mourant qui la rĂ©clame et qui est capable de la supporter, c'est sans aucun doute l'aider Ă  mourir dans la luciditĂ© lui mentir n'est-ce pas lui voler sa mort ?, dans la paix, la dignitĂ© et non dans l'illusion ou la dĂ©nĂ©gation. Que reste-t-il au mourant sinon le droit Ă  une mort digne ? Parfois, du reste, la vĂ©ritĂ© prolonge la vie. Pensons au cas du cancĂ©reux qui lutte lucidement et courageusement contre la maladie et guĂ©rit. Comme le fait remarquer Comte-Sponville aurait-on pu cacher la vĂ©ritĂ© au Christ, Ă  Socrate, Ă  Épicure ou Spinoza s'ils s'Ă©taient trouvĂ©s dans de telles circonstances ? La rĂ©ponse est bien sĂ»r nĂ©gative. Mais en mĂȘme temps, nous ne sommes pas le Christ ou Socrate et si l'autre ne peut pas supporter la vĂ©ritĂ©, si c'est l'illusion qui le fait vivre, s'il ne veut pas savoir, faut-il lui imposer la vĂ©ritĂ© ? Il serait imbĂ©cile et lĂąche, souligne Comte-Sponville " d'imposer aux autres un courage dont on n'est pas sĂ»r d'ĂȘtre soi-mĂȘme capable. " Au mourant de dĂ©cider s'il faut ou non tout lui dire et nul n'a le droit de le faire Ă  sa place. Mais c'est dire qu'ici il n'est pas de rĂšgle absolue. Reste alors cette question fondamentale comment discriminer ce qui est ici juste ou non quels sont les critĂšres ? et quelles sont les consĂ©quences sur la morale ?2 Les critĂšres du droit de se la vĂ©racitĂ© n'est pas un devoir aussi absolu qu'il y paraissait d'abord, c'est qu'il existe des valeurs au-dessus d' seconde formulation de l'impĂ©ratif catĂ©gorique kantien prĂ©cise qu'il faut prendre l'humanitĂ©, dans sa personne comme dans celle d'autrui, toujours en mĂȘme temps comme une fin et jamais seulement comme un le mĂ©decin se tait par compassion envers celui qui ne veut pas savoir, il prend son malade comme fin comme d'ailleurs lorsqu'il dit la vĂ©ritĂ© Ă  qui la rĂ©clame. Quand le torturĂ© refuse de livrer ses amis, il les prend comme une fin, alors mĂȘme que le bourreau, lui, l'utilise comme un moyen. En fin de compte, la valeur reste l'homme et le respect qu'on lui doit. Il faut mettre l'homme au-dessus de la existe bien des valeurs supĂ©rieures Ă  la vĂ©ritĂ© comme, par exemple, l'assistance Ă  personne en danger. Nous donnions l'exemple des voisins qui savent qu'un enfant est battu. Il leur faut alors parler. Mais inversement quand celui qu'on torture se tait devant ses bourreaux, c'est qu'il pense que parler mettra ses amis en danger. Et pour l'ami dont un meurtrier me demande oĂč il se trouve n'en est-il pas de mĂȘme ? Il est en danger. Il faut que je me taise. Quant Ă  assĂ©ner la vĂ©ritĂ© Ă  celui qui en sera Ă©crasĂ©, ce n'est pas bonne foi mais violence, brutalitĂ©, insensibilitĂ©. Prendre l'homme comme fin reste le dirons qu'il faut dire la vĂ©ritĂ© quand on ne manque pas par-lĂ  Ă  quelque vertu plus haute et plus urgente. Comme l'Ă©crit Yankelevitch " Malheur Ă  ceux qui mettent au-dessus de l'amour la vĂ©ritĂ© criminelle de la dĂ©lation ! Malheur aux brutes qui disent toujours la vĂ©ritĂ© ! " TraitĂ© des vertus, la sincĂ©ritĂ©.Quoi qu'il en soit, se taire par intĂ©rĂȘt n'est jamais moral puisque alors on se sert des autres. C'est l'Ă©goĂŻsme. À cet Ă©gard, le cas du mensonge politique est Ă©clairant. De qui refuse de dire la vĂ©ritĂ© parce qu'il a peur de perdre des voix aux Ă©lections, nous dirons qu'il se sert des autres et est donc immoral. Mais celui qui tait la vĂ©ritĂ© parce qu'il vise une citĂ© plus juste et plus raisonnable prend l'humanitĂ© comme fin et nous ne saurions le lui fond, tout est question de cas particuliers et il semble bien que la vĂ©racitĂ© ne relĂšve pas d'une loi universelle. À la maniĂšre d'Aristote, il nous faut distinguer le juste et l'Ă©quitable. MĂȘme si une rĂšgle est juste, elle ne sera Ă©quitable qu'Ă  la condition de savoir l'adapter aux cas particuliers. La morale est-elle affaire de gĂ©nĂ©ralitĂ© ? Comment mettre en Ɠuvre une morale abstraite hors de toute dĂ©termination sociale, historique et psychologique ? Qu'on ne se trompe pas ! C'est le principe mĂȘme de la morale que nous mettons ici en cause car une morale non universelle n'est plus une morale mais du moralisme. Mais peut-ĂȘtre effectivement n'existe-t-il que du moralisme. Ceci Ă©tant dit, dire qu'il existe des cas particuliers, des exceptions Ă  la rĂšgle de vĂ©racitĂ©, ce n'est pas nier l'existence de la rĂšgle. S'il y a des cas de conscience, tout n'est pas sujet Ă  cas de conscience. Comme l'Ă©crit Montaigne " Il ne faut pas toujours dire tout, car ce serait sottise ; mais ce qu'on dit, il faut qu'il soit tel qu'on le pense, autrement c'est mĂ©chancetĂ©. ". C'est dire que le droit de se taire n'est bien sĂ»r pas un droit universel et n'est pas non plus le droit de dire ce qu'on sait ĂȘtre est parfois permis de se taire quand on connaĂźt la vĂ©ritĂ©. Il n'en reste pas moins vrai que les circonstances de ce droit restent exceptionnelles. L'idĂ©al reste une sociĂ©tĂ© oĂč la vĂ©ritĂ© est une valeur. Mais, justement, cela reste un idĂ©al et, en fin de compte, le suprĂȘme mensonge n'est-il pas de croire que la vĂ©ritĂ© est toujours possible. L'idĂ©al de transparence entre les hommes est-il un idĂ©al sĂ©rieux ? Ne portons-nous pas tous des masques sociaux, ne jouons-nous pas toujours des rĂŽles que les contraintes sociales nous imposent et qui sont en fin de compte des mensonges ? Sartre soulignait que l'homme qui se prĂ©sente comme absolument sincĂšre est en fait de mauvaise foi. Il n'est pas sincĂšre, il a Ă  l'ĂȘtre, ce qui est diffĂ©rent. Car s'il est parfois permis de taire aux autres ce que je sais, il n'est pas permis de se mentir Ă  soi-mĂȘme. En ce qui me concerne, je dois chercher la vĂ©ritĂ© c'est Ă  dire philosopher, car la philosophie est l'amour de la vĂ©ritĂ©.
\n\n \n\n \n\n avons nous le devoir de chercher la verite
Nouscherchons la vĂ©ritĂ©. Nous avons entamĂ© notre recherche et nous la poursuivons constamment et, dĂšs que nous trouvons un principe vrai rĂ©vĂ©lĂ© par un homme, par Dieu ou par de saints anges, nous y adhĂ©rons et l’introduisons dans notre credo 14. L’homme qui cherche la vĂ©ritĂ© n’a pas de philosophie particuliĂšre Ă  soutenir, pas RETENIR LA VÉRITÉ CAPTIVE La Bible et la Secte Baptiste PAR JEAN LEDUC La Bible a connue un grand nombre d'ennemis Ă  travers les siĂšcles, et en connait encore de nos jours, non de la part de gens qui ne connaissent pas le christianisme, mais de personnes qui se disent chrĂ©tiennes et que nous retrouvons dans diverses sectes Ă©vangĂ©liques, mais surtout chez la secte Baptiste. Il y a eu un temps, ici au QuĂ©bec et Ă  plusieurs autres endroits dans le monde, que la Bible Ă©tait proscrite ou censurĂ©e par la grande prostituĂ©e, l'Ă©glise catholique romaine. Il Ă©tait interdit formellement d'en possĂ©der une et de la lire, de crainte d'ĂȘtre condamnĂ© comme un hĂ©rĂ©tique et d'ĂȘtre banni et chassĂ© de sa communautĂ© prĂ©tendument chrĂ©tienne. Plusieurs ont souffert les pires indignations pour assouvir leur soif de la vĂ©ritĂ©, dĂ©butant normalement par la diffamation de caractĂšre, par le harcĂšlement, puis par la persĂ©cution, allant mĂȘme jusqu'Ă  la torture, que celle-ci soit physique, mentale, ou spirituelle. La Bible, quelle soit une traduction, une transposition, ou une rĂ©vision, n’est pas la propriĂ©tĂ© d'un clergĂ© ou d'une pastorale quelconque, elle n’est pas non plus la propriĂ©tĂ© de quelques Ă©glises ou dĂ©nominations, ni mĂȘme des chrĂ©tiens. La Parole de Dieu est destinĂ©e Ă  chaque ĂȘtre humain sur terre. L'idĂ©e principale de proscrire la Bible aux gens a toujours Ă©tĂ© la crainte que des choses cachĂ©es soit dĂ©couvertes et exposĂ©es Ă  la lumiĂšre du grand jour, fausses doctrines, immoralitĂ©s, escroqueries, etc... Il faut remarquer Ă  ce sujet que les plus grands opposants Ă  la lecture de la Bible furent toujours des hommes religieux qui se disent chrĂ©tiens. On croirait qu'un tel agissement abominable Ă©tait rĂ©servĂ© Ă  une Ăšre d'ignorance et de tĂ©nĂšbres, et Ă  des dirigeants spirituels sans scrupule qui mĂ©ritent au centuple les mĂȘmes chĂątiments qu'ils appliquent aux autres, mais on se tromperait. Tout rĂ©cemment un supposĂ© pasteur d'une secte Baptiste indĂ©pendante Ă  MontrĂ©al au QuĂ©bec, un nommĂ© Mario Monette de l'Église Biblique Baptiste, MĂ©tropolitaine Sud, a relancĂ© cette abomination diabolique en interdisant la vente d'une Bible Ă  un chrĂ©tien, jugeant qu'il n'Ă©tait pas digne de la recevoir Ă  cause que ses croyances Ă©taient contraire Ă  la secte Baptiste. Poser une telle action est dĂ©jĂ  grave, mais ce qui est plus alarmant est qu'il le fit hypocritement, avec arrogance, d'un ton agressif et insultant, et cela avec menace, cherchant la confrontation. Un tel agissement n'est pas justifiable au niveau spirituel ni au niveau de la loi du pays. Il n'y a aucune diffĂ©rence entre l'action de cet Ă©nergumĂšne et d'un prĂȘtre catholique qui proscrivait la Bible, il s'agit d'une mĂȘme atrocitĂ© monstrueuse. Assistons-nous Ă  un renouveau des persĂ©cutions et des inquisitions, seulement maintenant de la part des baptistes ? Les baptistes seraient-ils les responsables officielles dĂ©signĂ©s pour la grande apostasie de la fin des temps ? On aurait l'impression que oui en jugeant le comportement d'un tel pasteur qui se permet d'interdire la Parole de Dieu Ă  qui il semble bon voir Pasteurs mythiques de la voie frauduleuse. Nous faisons remarquer aussi que les Baptistes croient Ă  la libertĂ© de conscience pour tous, sauf Ă  l'intĂ©rieure de leurs Ă©glises, caractĂ©ristique essentielle d'une secte qui veut le monopole sur la foi de ses membres. Qu'il soit clair que nous ne nous attaquons pas Ă  la rĂ©putation de ce pseudo-pasteur, renommĂ©e qu'il se fait de lui-mĂȘme en recherchant sa propre gloire devant les membres de sa secte. Cela il le fait trĂšs bien sans notre aide, en plus que c'est son affaire et non la nĂŽtre, il rĂ©pondra seul devant le trĂŽne de Dieu pour sa foi et ses agissements. Ni ne dĂ©prĂ©cions-nous son travail de rĂ©vision sur le texte de la Bible Ostervald qu'il entreprend, au contraire nous l'encourageons. Toutefois nous condamnons son attitude mĂ©prisable et pernicieuse, et comme chrĂ©tiens nous sommes pleinement en droit d'exposer la vĂ©ritĂ© sur ce sujet inquiĂ©tant et dangereux, mĂȘme nous l'avons clairement avisĂ© que nous Ă©tions pour agir ainsi. Pour ce soi-disant pasteur, dire la vĂ©ritĂ© c'est insulter et salir, on se demande oĂč il voit cela dans la Bible, les rĂ©pliques rudes de JĂ©sus aux Pharisiens seraient donc selon lui des propos dĂ©rogatoires, des dĂ©nigrements, de la diffamation, des injures ou insultes dans le but de salir leur caractĂšre Mat. 2313,17,19,23,24,29,33 ? Toujours deux poids deux mesures avec les Baptistes, nous en avons l'expĂ©rience depuis une quarantaine d'annĂ©es, rien n'a changĂ© avec eux, ils demeurent toujours dans la duplicitĂ© et l'arrogance. Cette façon de penser a toujours Ă©tĂ© celle de gourous sectaires qui cherchent Ă  se prĂ©senter comme Ă©tant innocents et irrĂ©prĂ©hensibles afin de paraĂźtre comme des victimes, lorsqu'ils sont eux-mĂȘmes les agresseurs. Dans un esprit de vĂ©ritĂ© et de transparence, nous donnons ici les messages que Mario Monette nous a fait parvenir suite Ă  notre requĂȘte d'acheter une Bible qu'il vend sur Internet, tout en prĂ©textant qu'il ne fait pas de commerce avec sa version de la Bible dans une tentative futile d'Ă©chapper aux lois de la vente rĂ©gies par le gouvernement. Les principes de vente sur Internet sont les mĂȘmes qu'une entreprise sur le coin d'une rue. Mr. Monette chercherait-il Ă  Ă©viter de payer des impĂŽts pour les ventes qu'il fait sur Internet ? Quoiqu'il en soit, c'est sans animositĂ© que nous prĂ©sentons ces courriels au publique, nous dĂ©sirons simplement que la vĂ©ritĂ© soit connue de tous *** De info [mailtoinfo EnvoyĂ© 5 fĂ©vrier 2015 0556 À Mario Monette Cc info Objet Bible Ostervald 2014 Salutation en Christ, J'aimerai commander la Bible Ostervald 2014, pourriez-vous m'indiquer comment faire et aussi le prix et si elle est disponible seulement avec une couverture rigide. Je rend gloire au Seigneur JĂ©sus pour ce travail excellent que vous avez fait, la traduction classique est d'une qualitĂ© exceptionnelle et le fait que la SociĂ©tĂ© John Burgon supporte votre travail est une grande bĂ©nĂ©diction. Nous prions que cette Bible dĂ©passe toutes les versions françaises en popularitĂ©, et nous en ferons la promotion sur nos sites et pour diriger nos visiteurs qui dĂ©sirent s'en procurer une vers votre site. Jean leDuc From Mario Monette [mailtopasteur Sent Thursday, February 5, 2015 1204 PM To info Subject RE Bible Ostervald 2014 Bonjour Jean, D’abord, je vous remercie pour votre encouragement et l’apprĂ©ciation dont vous faites preuve pour ce travail tellement nĂ©cessaire pour la francophonie. À Dieu la gloire, puisque c’est lui qui donne le vouloir et le faire. Cependant, je comprends mal votre intĂ©rĂȘt de rajouter une autre version Ă  votre longue liste sur votre site internet, surtout si c’est pour la faire dĂ©nigrer comme vous le faites de façon plutĂŽt acerbe, Ă  l’égard de plusieurs autres. J’ai remarquĂ© que vous en avez une, la Maraicha, qui semble davantage le reflet de vos croyances; alors pourquoi ne pas plutĂŽt mettre votre Ă©nergie sur celle qui vous ressemble au lieu de recommander ou dĂ©truire une autre version qui ne s’accorde pas avec vos philosophies? De toute façon, ma rĂ©vision n’est pas complĂ©tĂ©e, puisque je n’ai rĂ©visĂ© que le Nouveau Testament et les seize premiers chapitres des Proverbes. Je suis cependant d’accord que la rĂ©vision de Frossard n’était pas nĂ©cessairement un avancĂ©, mais Ă  quoi bon jeter des accusations Ă  tous vents? Je crois au discernement et Ă  la vĂ©ritĂ©, mais pas au dĂ©nigrement et aux disputes de mots qui ne sont d’aucun profit. Les apĂŽtres avaient cette attitude de vouloir faire descendre le feu du ciel sur ceux qui ne suivaient pas JĂ©sus comme eux, et JĂ©sus les a rĂ©primandĂ©s pour cela. Je comprends que vous ayez le dĂ©sir de propager la vĂ©ritĂ© comme vous la comprenez, mais il ne faut pas avoir un zĂšle amer, en dĂ©nigrant tous ceux qui ne voient pas les choses comme vous. Je suis certain que mon travail n’est pas parfait, et que j’aurai des corrections Ă  faire encore. Je ne voudrais donc pas que quiconque prenne un mot ou une phrase de ma rĂ©vision pour bĂątir un argument contre moi, sans mĂȘme me donner l’occasion de justifier mes choix. Mon dĂ©sir est de fournir au monde francophone une version la plus fiable possible, comme l’est la King James en anglais, mais je n’ai pas la prĂ©tention d’avoir la mĂȘme connaissance des langues que ceux qui l’ont traduite. Mon approche n’est donc pas de dĂ©truire ce que d’autres ont tentĂ© de faire selon leur conscience, mais de m’efforcer de fournir Ă  ceux qui en verront la valeur, un texte le plus fidĂšle possible au Texte Reçu et comparable Ă  la King James qui, Ă  mon sens, est incomparable. Je crois que vous dĂ©sirez aussi apporter votre contribution pour une meilleure comprĂ©hension de la vĂ©ritĂ© comme vous la comprenez, mais rappelez-vous que la connaissance enfle, mais la charitĂ© Ă©difie. De grĂące, ne me prenez pas Ă  partie pour cette exhortation fraternelle, mais recevez-la comme venant du Seigneur. Je ne souhaite pas non plus ĂȘtre associĂ© Ă  l’un de vos sites, parce que je les trouve trop vindicatifs, et je ne me retrouve pas dans cette approche. J’espĂšre que vous prierez pour moi afin que je puisse continuer, et finir ce travail Ă©norme et difficile, pour rendre la pensĂ©e de Dieu le plus justement possible, dans notre si belle langue. Que la paix de Dieu soit avec vous! signature pasteur De info [mailtoinfo EnvoyĂ© 5 fĂ©vrier 2015 1659 À Mario Monette Cc info Objet Re Bible Ostervald 2014 Je n'ai pas demandĂ© votre opinion, la foi que vous avez gardez la donc pour vous mĂȘme comme le dit si bien l'apĂŽtre Paul. J'ai demandĂ© d'acheter une Bible, un point c'est tout. Quand je vais dans une boutique Ă©vangĂ©lique acheter un livre on me demande pas si je suis d'accord avec leur foi, on me vend le livre, un point c'est tout, ma foi n'est pas de leur affaire. Mais puisque vous en faite un sujet personnel et que vous me refuser la vente, soyez assurez qu'elle va se retrouver sur nos sites et que des milliers de gens vont ĂȘtre avisĂ© de votre censure, ce qui est illĂ©gale, et de votre petit message insultant. Vous dĂ©sirez une confrontation, nous allons vous la donner trĂšs volontiers, mais ce n'est pas ce que nous cherchons. Vous nous devez des excuses, agissez donc en consĂ©quences comme un homme de Dieu avant que la situation s'aggrave, car prĂ©sentement vous agissez comme un imposteur. Sujet2 « Avons-nous le devoir de chercher la vĂ©ritĂ© ? » Le sujet conduit Ă  se questionner sur la notion de vĂ©ritĂ©, appartenant au domaine scientifique et ayant valeur de connaissance, et sur la notion de devoir, relevant du monde de la morale et portant sur l'existence. Cette rĂ©flexion soulĂšve une formulation contradictoire, car l Si on recherche la vĂ©ritĂ©, est-ce parce qu'elle est cachĂ©e? VĂ©ritĂ© adĂ©quation entre un jugement et la rĂ©alitĂ©. adĂ©quation de la chose et de l'intellect » PrĂ©suppose qu'elle existe, qu'il existe une vĂ©ritĂ© absolue, et qu'on est Ă  sa recherche. Cela prĂ©suppose qu'il y ait une raison pour que l'on recherche la vĂ©ritĂ©. j'ai d'abord dit qu'on ne peut pas avoir connaissance de la vĂ©ritĂ© et c'est la raison pour la quelle nous la cherchons, pour essayer de s'en rapprocher le plus possible. ex enquĂȘte policiĂšre. J'ai aussi parlĂ© du fait que certaine fois, on voudrait accĂ©der Ă  la vĂ©ritĂ© et on la cherche alors mĂȘme qu'elle est sous nos yeux. J'ai dĂ©velopper en parlant de la "lettre cachĂ©e" de POE. J'ai continuer ainsi sur la dĂ©monstration en disant qu'on part toujours sur un prĂ©supposĂ© dĂ©jĂ  Ă©tabli qu'on suppose vrai. CachĂ©e occultĂ©e, soustraite Ă  la vue, dissimulĂ©e, Elle se dĂ©robe Ă  notre recherche, la vĂ©ritĂ© est Ă  chercher dans nos pensĂ©es, car les choses ne peuvent ĂȘtre vraies ou fausses, elles sont ou elles ne sont pas, ce n'est que l'idĂ©e qu'on s'en fait qui peut-ĂȘtre qualifiĂ©e de vrai ou faux. PrĂ©supposĂ©s peut-ĂȘtre faux, peut-ĂȘtre que nous la cherchons parce qu'elle n'existe pas ou pas sous la forme Ă  laquelle on pense. Introduction La vĂ©ritĂ© se dĂ©finit pour Thomas d'Aquin comme Ă©tant adaequatio rei et intellectus », l'adĂ©quation de la chose et de l'intellect. En effet seul notre jugement Ă  l'Ă©gard d'un objet peut ĂȘtre qualifiĂ© de vrai ou de faux. Il peut ĂȘtre faux Ă  cause de notre subjectivitĂ©, du fait que nous sommes des ĂȘtres finis, que nous ne connaissons pas la rĂ©alitĂ© dans toute son intĂ©gralitĂ©, et c'est aussi pour cette raison que nous sommes Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ©, c'est parce que nous ne la dĂ©tenons pas dans l'absolu. La raison pour laquelle nous sommes Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ© est-elle juste parce que cette derniĂšre est cachĂ©e ? De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, si nous cherchons quelque chose c'est parce qu'il est cachĂ©e, si nous cherchons la vĂ©ritĂ© Ă  propos d'un mensonge qu'on nous a dit, c'est parce que la vĂ©ritĂ© nous est cachĂ©e. Seulement ne peut-on pas affirmer que la vĂ©ritĂ© est souvent Ă©vidente et sous nos yeux mais que du fait de nos prĂ©jugĂ©s et de nos prĂ©supposĂ©s nous sommes incapable de la voir ? Ou mĂȘme que si nous cherchons la vĂ©ritĂ© c'est simplement parce que nous ne la connaissons pas et voulons s'en approcher le plus possible ? En philo cours, on ne peut avoir une connaissance absolue de la vĂ©ritĂ© car nous sommes des ĂȘtres finis et ainsi que la vĂ©ritĂ© n'est pas innĂ©e chez l'homme, et c'est la raison pour laquelle nous devons la chercher afin de s'en approcher le plus possible. L'Homme ne peut avoir une connaissance totale et absolue de la vĂ©ritĂ©, en effet une connaissance se dĂ©finit comme Ă©tant un jugement vrai, c'est-Ă -dire en adĂ©quation avec la rĂ©alitĂ©, dont on puisse prouver le caractĂšre vrai, seulement, Ă  moins d'une dĂ©monstration, l'homme ne peut avoir de certitudes assertion ou choses dont on ne peut pas douter et de ce fait ne peut atteindre une vĂ©ritĂ© absolue. Ainsi nous devons toujours chercher Ă  se rapprocher le plus possible de la vĂ©ritĂ© en Ă©mettant de hypothĂšses, en faisant des interprĂ©tations. Effectivement, lorsque nous recherchons la vĂ©ritĂ©, nous essayons d'interprĂ©ter les sensations que l'on perçoit d'un objet afin d'en faire un tout cohĂ©rent qui serait en phase avec la rĂ©alitĂ©, puisque nous n'avons pas accĂšs Ă  l'objet dans son intĂ©gralitĂ© et que nous ne pouvons avoir qu'un nombre fini de donnĂ©es partielles concernant l'objet. Ainsi la vĂ©ritĂ© n'est pas pour ainsi dire cachĂ©e, elle est partiellement occultĂ©e par nos prĂ©jugĂ©s, notre subjectivitĂ©, le nombre limitĂ© de donnĂ©es concernant l'objet, et le fait que nous soyons des ĂȘtres finis. Pour la chercher et surtout pour la dĂ©couvrir, nous devons comme le remarque Kant dans La critique de la raison pure chercher ce qui est faux dans ce qui semble crĂ©er un consensus entre plusieurs hommes autour d'un mĂȘme jugement. Ainsi nous cherchons la vĂ©ritĂ© en essayant de voir les possibles erreurs d'interprĂ©tation, mais cela ne signifie pas que la vĂ©ritĂ© est cachĂ©e, elle est seulement difficile Ă  atteindre car notre jugement peut ĂȘtre erronĂ© ce qui fait que nous ne pouvons savoir si notre avis Ă©tait vrai ou s'il ne l'Ă©tait pas. Si nous devons chercher la vĂ©ritĂ© c'est non pas parce qu'elle nous est dissimulĂ©e mais parce qu'elle reprĂ©sente un but en soi, nous devons la chercher parce que nous n'avons pas une connaissance absolue de l'Univers qui nous permettrait de tout savoir, la vĂ©ritĂ© ne nous est tout simplement pas innĂ©e. De ce fait l'homme doit chercher la vĂ©ritĂ© parce qu'il n'en a pas connaissance et surtout puisqu'elle ne fait pas partie de sa nature dĂšs sa naissance, l'homme, Ă  la diffĂ©rence d'une hypothĂ©tique transcendance surnaturelle, n'est pas un ĂȘtre infini. Donc il n'a pas connaissance de la vĂ©ritĂ© dans ces moindre dĂ©tails ce qui ne signifie pas pour autant qu'elle est cachĂ©e comme nous l'avons dit prĂ©cĂ©demment. Cependant, peut-ĂȘtre n'avons nous pas pris assez de recul par rapport Ă  notre sujet. En effet, comme nous l'avons vu auparavant, nous ne pouvons avoir une connaissance parfaite et sans faille de la vĂ©ritĂ©, et c'est d'ailleurs pour cela que nous ne pouvons que nous en rapprocher mais ne pouvons pas l'atteindre. Et donc justement c'est lĂ  que la thĂšse prĂ©cĂ©dente ne tient plus puisque le fait mĂȘme de pouvoir s'approcher de la vĂ©ritĂ© sans pouvoir la toucher nous montre de maniĂšre Ă©vidente qu'elle nous est cachĂ©e, en effet il nous manque toujours des donnĂ©es qui nous permettent d'ĂȘtre sĂ»r de dĂ©tenir la vĂ©ritĂ© Ă  cent pour cent et ainsi par voie de consĂ©quence nous pouvons affirmer qu'elle est dissimulĂ©e Ă  la conscience humaine. Rappelons la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ©, c'est l'adĂ©quation de la chose et de l'intellect, comme notre intellect est le fruit de notre Ă©ducation, de notre culture, de nos origines sociales, et mĂȘme de nos intĂ©rĂȘts, nous avons toujours un point de vue subjectif. Ce point de vue nous amĂšne Ă  faire des interprĂ©tations, des hypothĂšses qui sont marquĂ©es par notre subjectivitĂ©. Étant marquĂ©es par nos opinions, nos interprĂ©tations sont plus ou moins erronĂ©es et ne peuvent donc pas par dĂ©finition ĂȘtre vraies, et mĂȘme si elles sont vraies nous ne pourront jamais savoir si elles sont vraies et ne pourront pas montrer leur caractĂšre vrai. Donc notre partialitĂ© en nous empĂȘchant d'atteindre Ă  coup sĂ»r une vĂ©ritĂ©, nous cache cette vĂ©ritĂ©, c'est pour cela que nous devons chercher Ă  ĂȘtre plus objectif, afin de dĂ©voiler plus ou moins la vĂ©ritĂ© toujours dissimulĂ©e sous notre point de vue particulier. Si nous devons la chercher c'est parce que elle est masquĂ©e par nos prĂ©jugĂ©s. LĂ  est toute la problĂ©matique du cercle hermĂ©neutique, lorsque nous cherchons la vĂ©ritĂ© il nous est trĂšs difficile de ne pas faire intervenir notre point de vue subjectif. Lorsque nous essayons de comprendre un texte nous faisons intervenir dĂ©s la premiĂšre ligne notre partialitĂ© et nous posons des prĂ©jugĂ©s sur le texte et sur ce qui va suivre. Et ainsi nous faisons un contresens complet sur le texte que nous Ă©tudions car l'interprĂ©tation erronĂ©e d'une donnĂ©e partielle dĂ©termine nĂ©cessairement une idĂ©e du tout erronĂ©e, qui engendre alors une interprĂ©tation erronĂ©e d'une nouvelle donnĂ©e partielle qui Ă  son tour engendre une erreur dans l'idĂ©e du tout et cĂŠtera... Ce que nous prĂ©supposons Ă  propos du sens global du texte conditionne notre façon de lire, nous rentrons ainsi dans un cercle vicieux et nous plaquons de fausses idĂ©es sur le texte qui tendent Ă  confirmer ce que l'on pense, donc ce cercle hermĂ©neutique renforce notre adhĂ©sion Ă  notre supposition de dĂ©part, laquelle pouvant ĂȘtre fausse ou erronĂ©e. Ainsi lorsque nous cherchons la vĂ©ritĂ© Ă  propos d'un texte pour rester dans la continuitĂ© de notre exemple, nous devons nous extraire de notre point de vue car notre subjectivitĂ© nous empĂȘche d'atteindre la vĂ©ritĂ©, en tout cas de s'en rapprocher. Donc la vĂ©ritĂ© est dissimulĂ©e sous nos prĂ©jugĂ©s et sous notre subjectivitĂ©, c'est pourquoi nous devons la chercher. Nous devons chercher la vĂ©ritĂ© c'est parce qu'elle reprĂ©sente un objectif en soi, seulement cette derniĂšre peut ĂȘtre accessible et mĂȘme Ă©vidente, sans que nous ne la voyons car nous sommes enfermĂ©s dans notre point de vue subjectif. En fait la veritĂ© se trouve souvent sous nos yeux telle une Ă©vidence invisible comme l'Ă©tait l'hĂ©liocentrisme Ă  l'Ă©poque de Copernic ! Dans ce cas, la vĂ©ritĂ© n'Ă©tait pas cachĂ©e mais elle Ă©tait en Ă©vidence sous des yeux qui ne la regardaient pas, car elle aurait dĂ©truit l'autre Ă©vidence que constituĂ© alors le gĂ©ocentrisme. La vĂ©ritĂ© n'est pas cachĂ©e, elle est dissimulĂ©e en-deçà des prĂ©jugĂ©s humains. La vĂ©ritĂ© n'est pas toujours cachĂ©e mais est souvent difficile Ă  trouver car nous sommes enfermĂ©s dans notre point de vue subjectif, notre incapacitĂ© physique Ă  dĂ©celer la rĂ©volution de la Terre, et les anciennes thĂšses gĂ©ocentrique que nous avons assimilĂ©es et que nous ne pouvons remettre en cause. La vĂ©ritĂ© ne se dĂ©robe pas Ă  notre recherche mais nous l'occultons du fait mĂȘme de notre subjectivitĂ© et du fait que nous sommes, Ă  la diffĂ©rence d'une transcendance surnaturelle, des ĂȘtres finis. N'ayant pas l'ensemble des donnĂ©es partielles constituantes de l'objet, ou d'un Ă©vĂ©nement, nous n'avons pas la possibilitĂ© de dĂ©tenir la vĂ©ritĂ© absolue que nous recherchons tout de mĂȘme.
31/05 Ă  13:18] ~Vladimir Poutine Jr ☝ : Le corrigĂ© : Sujet 1 :*Avons nous le devoir de chercher la vĂ©ritĂ© ?* *Introduction* *ProblĂ©matique :* la formulation du sujet peut Ă©tonner. La vĂ©ritĂ©
Le verbe savoir est du troisiĂšme verbe savoir se conjugue avec l'auxiliaire avoirTraduction anglaise to know savoir au fĂ©minin savoir Ă  la voix passive se savoir savoir ? ne pas savoir Imprimer Exporter vers WordPrĂ©sentje saistu saisil saitnous savonsvous savezils saventPassĂ© composĂ©j'ai sutu as suil a sunous avons suvous avez suils ont suImparfaitje savaistu savaisil savaitnous savionsvous saviezils savaientPlus-que-parfaitj'avais sutu avais suil avait sunous avions suvous aviez suils avaient suPassĂ© simpleje sustu susil sutnous sĂ»mesvous sĂ»tesils surentPassĂ© antĂ©rieurj'eus sutu eus suil eut sunous eĂ»mes suvous eĂ»tes suils eurent suFutur simpleje sauraitu saurasil sauranous sauronsvous saurezils saurontFutur antĂ©rieurj'aurai sutu auras suil aura sunous aurons suvous aurez suils auront suPrĂ©sentque je sacheque tu sachesqu'il sacheque nous sachionsque vous sachiezqu'ils sachentPassĂ©que j'aie suque tu aies suqu'il ait suque nous ayons suque vous ayez suqu'ils aient suImparfaitque je susseque tu sussesqu'il sĂ»tque nous sussionsque vous sussiezqu'ils sussentPlus-que-parfaitque j'eusse suque tu eusses suqu'il eĂ»t suque nous eussions suque vous eussiez suqu'ils eussent suPrĂ©sentje sauraistu sauraisil sauraitnous saurionsvous sauriezils sauraientPassĂ© premiĂšre formej'aurais sutu aurais suil aurait sunous aurions suvous auriez suils auraient suPassĂ© deuxiĂšme formej'eusse sutu eusses suil eĂ»t sunous eussions suvous eussiez suils eussent suPrĂ©sentsachesachonssachezPassĂ©aie suayons suayez suParticipePassĂ©susuesussuesayant suInfinitifGĂ©rondifRĂšgle du verbe savoirLa particularitĂ© de savoir est la forme que je sache au du verbe savoirconnaĂźtre - Ă©prouver - Ă©pistĂ©mĂš - culture - Ă©rudition - escient - science - gnose - Ă©sotĂ©risme - humanisme - atticisme - classicisme - civilisation - hellĂ©nisme - sagesse - sapience - omniscience - pouvoir - connaissance - instruction - doctrine - lumiĂšres - discipline - art - capacitĂ© - compĂ©tence - expĂ©rience - scolaritĂ© - cursus - lettres - lectureDĂ©finition du verbe savoir1 ConnaĂźtre, avoir la connaissance de, avoir la mĂ©moire de2 Avoir le pouvoir, la force ou l'habiletĂ© de faire quelque chose ex je saurai le faire parler3 Être accoutumĂ©, exercĂ© Ă  une chose, la bien faire ex il sait parler aux femmesEmploi du verbe savoirFrĂ©quent - Intransitif - Transitif - Autorise la forme pronominale Tournure de phrase avec le verbe savoirFutur procheje vais savoirtu vas savoiril va savoirnous allons savoirvous allez savoirils vont savoirPassĂ© rĂ©centje viens de savoirtu viens de savoiril vient de savoirnous venons de savoirvous venez de savoirils viennent de savoirVerbes Ă  conjugaison similairesavoir
Le devoir Quel besoin avons-nous de chercher la vérité ? (BAC STT 2006) - La vérité Citations sur N'avons-nous de devoirs qu'envers autrui? (BAC L 2006) : Parmi les devoirs particuliers envers autrui, le premier est la véracité de la parole et de la conduite. Elle consiste dans la conformité entre ce qui est et dont on a conscience et ce que l'on dit et montre aux

Le corrigĂ© Sujet 1 ProblĂ©matique la formulation du sujet peut Ă©tonner. La vĂ©ritĂ© est une valeur de la connaissance, relevant du domaine de la science, la notion de devoir est une valeur de l'existence, relevant du domaine de la morale ou de l'Ă©thique. Donc l'idĂ©e d'un devoir de chercher la vĂ©ritĂ© peut paraĂźtre Ă©trange, d'autant qu'on recherche la vĂ©ritĂ© en science et ailleurs. Il y a un dĂ©sir de vĂ©ritĂ©, un devoir Ă©ventuel de la dire quand on la connaĂźt mais pourquoi un devoir de la chercher ? Pour comprendre cette notion de devoir, il faut se rendre compte que contrairement Ă  ce qu'on croit , l'homme ne cherche pas la vĂ©ritĂ© spontanĂ©ment ou pour elle-mĂȘme confort de l'illusion et que si dĂ©sir, s'il y a nĂ©cessitĂ© peut-ĂȘtre mĂȘme, ce n'est pas un dĂ©sir comme les autres peut-ĂȘtre que l'homme en tant qu'ĂȘtre de raison se doit de chercher la vĂ©ritĂ©, mĂȘme si celle-ci est contraire Ă  ses dĂ©sirs et Ă  son intĂ©rĂȘt immĂ©diat. Ce sujet pose donc le problĂšme de notre rapport Ă  la vĂ©ritĂ©, de sa valeur et de notre libertĂ© face Ă  elle et aussi des sources de ce devoir. D'oĂč nous vient ce devoir ? De la raison, de la sociĂ©tĂ© ? I. Si nous avons le devoir de dire la vĂ©ritĂ©, nous semblons libres de chercher ou non la vĂ©ritĂ© A - la morale nous impose de dire la vĂ©ritĂ©, d'ĂȘtre vĂ©race dans nos dĂ©clarations mais dans certaines limites, n'en dĂ©plaise Ă  Kant et au rigorisme de sa morale B- la sociĂ©tĂ© reposant sur des contrats et une confiance rĂ©ciproque exige Ă©galement cette vĂ©racitĂ© sauf quand elle menace la vie en commun dire la vĂ©ritĂ© Ă  celui qui veut nuire Ă  autrui B. Constant, ou petits mensonges du quotidien, la comĂ©die sociale C - la recherche de la vĂ©ritĂ© est un dĂ©sir naturel de l'homme, qui fait qu'il condamne le mensonge et qui le pousse Ă  accroĂźtre ses connaissances, d'autant que celles-ci lui permettent d'acquĂ©rir une puissance sur lui-mĂȘme et sur ce qui l'entoure. science d'oĂč prĂ©voyance, prĂ©voyance d'oĂč action » D - On pourrait penser que la recherche de la vĂ©ritĂ© ne vaut que pour ses suites », sur les pas d'Epicure qui a renoncĂ© Ă  une recherche de la connaissance en soi et pour soi. Si la vĂ©ritĂ© ne permet pas de mieux vivre, elle serait donc inutile et Ă  ne pas rechercher. II. Transition si nous aspirons presque naturellement Ă  la vĂ©ritĂ©, quand nous ne pensons pas dĂ©jĂ  la possĂ©der, peut-on se contenter de ce rapport utilitariste » Ă  la vĂ©ritĂ© ? A - Il y a un devoir de chercher la vĂ©ritĂ© B - en tant qu'ĂȘtre de raison,mĂȘme si la vĂ©ritĂ© dĂ©range et n'apporte rien, on ne peut lui prĂ©fĂ©rer l'illusion rĂ©confortante ou le mensonge avantageux. C - en tant qu'ĂȘtre humain, douĂ© de conscience rĂ©flĂ©chie, on se doit de sortir de l'inconscience et de l'ignorance pour accĂ©der au savoir. Noblesse oblige. D - la vĂ©ritĂ© vaut pour elle-mĂȘme, comme la connaissance. Elle est une valeur au mĂȘme titre que le Bien et le Beau. On se doit de tendre vers elle. Elle vaut pour elle-mĂȘme et nous relativement Ă  nos intĂ©rĂȘts et dĂ©sirs. E - faire de la recherche de la vĂ©ritĂ© un devoir et pas seulement une nĂ©cessitĂ©, c'est se contraindre Ă  ne pas se contenter de connaissances mĂȘmes efficaces. C'est ce sens de la valeur de la vĂ©ritĂ©, qui anime le scientifique et fait qu'il ne se contente pas ce qu'il a dĂ©couvert, vĂ©rifiĂ©, prouvĂ© et qu'il qualifie seulement de probabilitĂ©, de vĂ©ritĂ©s provisoires,pratiques. La VĂ©ritĂ© reste l'horizon de sa recherche. On retrouve la mĂȘme chose chez le philosophe, que cherche sans cesse la vĂ©ritĂ©, et ne prĂ©tend jamais l'avoir trouvĂ©. F - Donc poser la vĂ©ritĂ©, comme objet d'un devoir, c'est la poser comme une exigence imposant Ă  l'homme des exigences. Transition il semble que la recherche de la vĂ©ritĂ© nous soit imposĂ©e en tant qu'homme, mais on peut cependant se demander si ce devoir de rechercher la vĂ©ritĂ© n'est pas discutable III. Un devoir de chercher la vĂ©ritĂ© discutable A - Nietzsche voit dans cette exigence de vĂ©ritĂ©, posĂ©e comme valeur de l'existence, une position socratique L’énonciation de la vĂ©ritĂ© Ă  tout prix est socratique » Ă©crit-il dans Le livre du philosophe. Cette exigence de vĂ©ritĂ© peut avoir des effets pervers, comme le rejet de l'art rĂ©duit Ă  une puissance d'illusion, puissance salvatrice qui sauve de la vĂ©ritĂ©. B - Ce devoir de vĂ©ritĂ© posĂ©e comme valeur absolue entraĂźne aussi la dĂ©valuation d'autres valeurs vitales. Au nom de ce devoir de vĂ©ritĂ©, on congĂ©die le monde sensible, philosopher, c'est apprendre Ă  mourir » C - ce devoir de chercher la vĂ©ritĂ© masque son origine purement sociale, utilitariste L’homme exige la vĂ©ritĂ© et la rĂ©alise dans le commerce moral avec les hommes; c’est lĂ -dessus que repose toute vie en commun. On anticipe les suites malignes des mensonges rĂ©ciproques. C’est de lĂ  que naĂźt le devoir de vĂ©ritĂ©. » et de la rechercher. Mais si on admet cette origine, on admet aussi que le mensonge et l'illusion sont acceptables si avantageux et agrĂ©able, ce qu'interdit un devoir de vĂ©ritĂ©. D - cette recherche de la vĂ©ritĂ© peut dĂ©tourner de la vie. Sujet 2 ProblĂ©matique L’État, c'est une puissance politique institutionnalisĂ©e, sĂ©parĂ©e de la sociĂ©tĂ© civile, ayant le monopole de la violence lĂ©gitime dans l'exercice de son pouvoir pour que la sociĂ©tĂ© se tient debout et instaure en thĂ©orie un Ă©tat de droit. Il peut ĂȘtre vu spontanĂ©ment comme un pouvoir extĂ©rieur Ă  soi, coercitif et donc opposĂ© Ă  la libertĂ© au sens de droit illimitĂ© Ă  tout ce qui tente l'homme et qu'il peut atteindre », de libertĂ© naturelle, d'indĂ©pendance ; l'entrĂ©e sous l'autoritĂ© de l’État est entrĂ©e dans l'Ă©tat civil et ses lois et sortie de l'Ă©tat de nature sans lois, si ce n'est celle du plus fort pour certains Hobbes contre Rousseau. Le problĂšme est de savoir si cette opposition entre État et libertĂ© est pertinente, car l'institution qu'est l’État prĂ©suppose une volontĂ© humaine et l’État apparaĂźt aussi comme ce qui permet la coexistence des libertĂ©s. Et donc de s'interroger sur le rĂ©alisme rĂȘve anarchiste d'une abolition de l’État, qui pourrait n'ĂȘtre qu'un cauchemar. Le sujet prĂ©suppose que nous sommes malgrĂ© tout libres sous l'Etat avec le plus, qui sous-entend une libertĂ© dĂ©jĂ  acquise mais rĂ©duite, donc que l'homme peut ĂȘtre libre en sociĂ©tĂ© et que tous les États, leur suppression ayant la mĂȘme consĂ©quence possible. Plan Possible I. La suppression de l'Etat semble promettre plus de libertĂ© A - L’État est un pouvoir qui impose des lois et donc des limites Ă  la libertĂ© or on peut penser que la libertĂ© se devrait d'ĂȘtre illimitĂ©e thĂšse anarchiste . A chaque limite levĂ©e, la libertĂ© s'en trouverait Ă©largie. B - l’État est un pouvoir extĂ©rieur Ă  l'individu, soit parce qu'il ne se reconnaĂźt pas dans ces dĂ©cisions principe de la majoritĂ©, soit parce que ce qu'on attend de lui comme citoyen ne correspond pas Ă  ses aspirations individuelles immĂ©diates. C - l’État n'est pas l'incarnation de la volontĂ© gĂ©nĂ©rale, il est aux mains des dominants Marx. Ceci dit Marx n'est pas anarchiste, sa thĂšse du dĂ©pĂ©rissement de l’État » n'est pas celle de la suppression de l’État mais de sa forme historique, pour qu'il soit ce qu'il doit ĂȘtre, incarnation de la volontĂ© gĂ©nĂ©rale du peuple et dĂ©fenseurs de l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Transition donc l’État peut apparaĂźtre comme liberticide et sa suppression comme libĂ©ratrice, mais sans État, les hommes seraient-ils pour autant maĂźtre d'eux-mĂȘmes ? II. L'Etat comme condition de la libertĂ© A - sans Etat, on peut penser que ce sera le dĂ©sordre thĂšse de Hobbes, l’État de nature comme Ă©tat de guerre gĂ©nĂ©ralisĂ©e et que ce ne serait pas pour autant la sortie de l'hĂ©tĂ©ronomie, car on n'obĂ©irait pas pour autant qu'Ă  soi. La loi de l’État Ă©vite d'avoir des maĂźtres. B - pour qu'il y ait une suppression de l'Etat et une vie en sociĂ©tĂ© possible dont l'homme ne peut se passer, il faudrait prĂ©supposer une cohĂ©sion sociale par d'autres voies sociĂ©tĂ© holistes ou compromis sacrificiels, qui obligerait chacun Ă  sacrifier une partie de sa libertĂ©. Sans État, la libertĂ© ne serait pas pour autant totale. C - selon Rousseau, c'est le passage de l'Ă©tat de nature Ă  l'Etat civil, qui permet Ă  l'homme de conquĂ©rir sa libertĂ©, en passant d'une soumission Ă  l'impulsion, d'un esclavage du dĂ©sir Ă  l'Ă©coute de la raison. C'est dans et par l’État que l'homme accĂšde Ă  la libertĂ© comme autonomie, libertĂ© certes limitĂ©e mais protĂ©gĂ©e par les lois de l’État et bien rĂ©elle. D - l'Etat est le fruit de la volontĂ© des hommes, il prĂ©suppose la libertĂ© et peut la conserver si les hommes n'y renoncent pas. Transition donc l’État n'est pas nĂ©cessairement le fossoyeur de la libertĂ© et des libertĂ©s , il peut ĂȘtre vu comme instrument et condition d'une existence libre. DĂšs lors plutĂŽt que supprimer l’État, il s'agit peut-ĂȘtre de le rĂ©former, de le surveiller pour qu'il soit ce qu'il doit ĂȘtre. A quelles conditions serions-nous plus libres avec l'Etat ? III. L'Etat ne menace la libertĂ© que si nous ne la protĂ©geons pas A - l'obĂ©issance et la rĂ©sistance sont les deux vertus du citoyen » selon Alain. L'obĂ©issance garantit l'ordre, condition de la libertĂ© et la rĂ©sistance, la libertĂ© en ne se soumettant pas aveuglement Ă  l'Etat. B - l'Etat n'est que le reprĂ©sentant du peuple, le ministre du peuple », c'est ce que rappelle Rousseau dans son Contrat social. Le peuple doit donc veiller Ă  ce que l’État ne glisse pas sur sa pente naturelle. C - Tocqueville rappelle aussi que c'est parce que nous demandons toujours plus Ă  l’État, lui donnant toujours plus de pouvoir, que la dĂ©mocratie peut dĂ©gĂ©nĂ©rer en un paternalisme doux, nouvelle forme de despotisme. La libertĂ© n'est menacĂ©e par l’État que si nous lui prĂ©fĂ©rons la sĂ©curitĂ©, les jouissances matĂ©rielles et la passion de l'Ă©galitĂ©. Sujet 3 ThĂšse dans ce texte , Rousseau fait un parallĂšle entre culture des plantes et l'Ă©ducation des hommes. Son but, par delĂ  le fait de souligner la nĂ©cessitĂ© de l'Ă©ducation et l'heureuse condition de l'homme malgrĂ© sa faiblesse naturelle, est de dĂ©finir ce qu'est une bonne Ă©ducation. C'est pourquoi ce texte n'est pas incompatible avec la critique que fait par ailleurs Rousseau de la culture comme dĂ©naturation dans le second Discours et dans le Discours sur les sciences et les arts. La thĂšse des 3 maĂźtres choses, nature, homme permet de repenser l'Ă©ducation et de dĂ©couvri le fondement des thĂ©ories les plus modernes de l'Ă©ducation. Un texte d'actualitĂ© qui rappelle que l’éducation ne doit se rĂ©duire Ă  un dressage. ÉlĂ©ments d'explication ⁃ lignes 1 Ă  6 AprĂšs un parallĂšle entre les plantes et les hommes associant la culture Ă  un accompagnement du mouvement de la nature, au fait d'en prendre soin – on peut ici penser aux analyse d'Heidegger sur la technique traditionnelle opposĂ©e Ă  la technique moderne qui arraisonne, somme la nature et contrarie son cours, Rousseau souligne que la faiblesse naturelle de l'homme ĂȘtre inachevĂ©, thĂ©orie de la nĂ©otĂ©nie, ĂȘtre promĂ©thĂ©en est en rĂ©alitĂ© un don heureux de la nature. C'est ce qu'il montre en imaginant un nouveau nĂ© grand et fort, mais incapable d'user de ses forces, qui serait laissĂ© Ă  lui-mĂȘme. Si le nouveau nĂ© , l'enfant n'avait pas cette apparence faible, on ne prendrait pas soin de lui, on ne songerait pas Ă  l'assister. Rousseau veut peut-ĂȘtre suggĂ©rer que c'est la vulnĂ©rabilitĂ© de l'enfant qui force Ă  lui venir en aide, avec comme ressort le sentiments de pitiĂ©. C'est la faiblesse, la fragilitĂ© de l'enfant qui souligne son inachĂšvement, son immaturitĂ© et appelle la maturation de la culture, de l'Ă©ducation. Donc il en conclut qu'il ne faut pas se plaindre de cette fragilitĂ© de l'enfance d'ailleurs une trop grande robustesse, force, serait le signe d'un achĂšvement, ĂŽtant une plasticitĂ©, creuset de la perfectibilitĂ© caratĂ©risant l'homme par opposition Ă  la fixitĂ© de l'instinct chez l'animal ⁃ lignes 7 Ă  10 Rousseau se contente de souligner que cette faiblesse exige une assistance aussi bien en tant que corps, qu'esprit nous naissons stupides... ». Tout est compensĂ© par l'Ă©ducation. On pourrait penser que Rousseau suggĂšre que nous ne sommes que culture et que tout est donnĂ© par autrui Ă  l'individu. ce qui remettrait en question ses critiques contre la culture dĂ©naturante, si rien n'existe par nature, comment peut-on parler de dĂ©naturation, mĂȘme si elle peut aussi ĂȘtre interprĂ©tĂ©e comme Ă©cart, dessous de la bĂȘte ⁃ Mais aux lignes 11 Ă  15, il va souligner que l'Ă©ducation ne se rĂ©duit pas Ă  celle reçue des hommes ; il y a aussi celle de la nature et celle des choses. Si nous naissons inachevĂ©s, la nature nous indique dans le dĂ©veloppement interne de nos facultĂ©s et organes », une fin naturelle ; il y a donc un mouvement naturel et un mouvement contre nature possible. Et comme la culture pour la plante, l'Ă©ducation est dĂ©jĂ  prĂ©-orientĂ©e par ce mouvement naturel, innĂ©e. L'acquis ne s'oppose donc pas l'innĂ©e, il ne vient pas remplir un vide d'innĂ©e, il vient le prolonger, aider Ă  en user usage qu'on nous apprend ». A l'Ă©ducation reçue des autres, s'ajoute l'expĂ©rience personnelle des choses, imitant autant les choses que les hommes, en s'auto-formant. Le monde physique, le monde des autres et notre propre nature, voilĂ  les maĂźtres, les 3 sources de l'Ă©ducation qui ne saurait rĂ©duire l'Ă©ducation Ă  un dressage de l'extĂ©rieur hĂ©tĂ©ronomique, qui laisse la place Ă  l'autoformation et pose des limites Ă  la structuration de soi par les autres, Ă  savoir celle de notre nature. ⁃ Cette prĂ©cision permet Ă  Rousseau, pour finir, de distinguer bonne et mauvaise Ă©ducation la bonne Ă©ducation Ă©tant celle qui concilie les 3 maĂźtres, qui permet de faire advenir dans l'ĂȘtre Ă©duquĂ© ce vers quoi il tendait naturellement. L'Ă©ducation ne doit donc pas ĂȘtre un dressage, un formatage, elle n'est que ce qui permet Ă  l'individu de devenir par lui-mĂȘme ce qu'il est. Cette thĂ©orie de l'Ă©ducation est bien conforme Ă  l'idĂ©al du siĂšcle des LumiĂšres, mĂȘme si Rousseau fait une place privilĂ©giĂ©e au sentiment ligne 1 Ă  6 et aux leçons de l'expĂ©rience, aux leçons de choses.

Allez pour le grand final : On va reprendre une citation que bons nombre d'entre nous connaissent bien : "Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités." (Ben Parker) Les limites et frontiÚres du monde se sont drastiquement réduites ces 30 Réponse (1 sur 8) : Allez, pour le grand final : On va reprendre une citation que bons nombre d'entre nous connaissent
ElĂšve prodige, Nietzsche obtient Ă  25 ans un poste Ă  l’universitĂ© alors qu’il n’a pas de thĂšse. C’est Ă  cette Ă©poque qu’il rencontre Wagner. Il dĂ©missionne 10 ans plus tard pour vivre en nomade en Italie, France et BohĂšme, pĂ©riode de maturation de son oeuvre. La fin de sa vie verra une descente dans la folie, dont il ne reviendra pas. AprĂšs sa mort, sa sƓur Elizabeth tenta d’utiliser sa pensĂ©e pour servir ses convictions nazie. Elle publiera des notes, allant jusqu’à en réécrire des parties. Ce sera l’ouvrage posthume La volontĂ© de puissance. La vie ne tend pas au bonheur pour Nietzsche, qui critique en cela les philosophies eudĂ©monistes classiques. C’est que la vie est pensĂ©e ici comme une Ă©nergie. Il s’agit d’une force vitale qui pousse tout ĂȘtre vivant, de la bactĂ©rie Ă  la civilisation, Ă  Ă©tendre son pouvoir sur ce qui l’entoure, Ă  tenter de se l’approprier, l’assimiler, le digĂ©rer pour le soumettre Ă  sa loi. Il n’y a ici rien de moral ou d’immoral, il s’agit juste d’un Ă©tat de fait la vie est comme ça, elle est volontĂ© de puissance »[1]. La vie est donc par nature Lire la suite → La tolĂ©rance est un concept datĂ©, nĂ© au XVIĂšme siĂšcle avec l’édit de tolĂ©rance » de Catherine de MĂ©dicis, qui reconnaissait le droit de culte aux protestants. La notion est donc trĂšs liĂ©e, dĂšs son essor, au contexte des guerres de religions entre catholiques et protestants qui divisaient alors le royaume. Comme Ă©motion positive, ce qui nous intĂ©resse ici, elle dĂ©signe un Ă©ventail d’attitudes allant de l’effort conscient pour accepter ce qu’on n’approuve pas, jusqu’à l’accueil bienveillant de la diffĂ©rence quelle qu’elle soit, traduisant ainsi une ouverture d’esprit, un respect d’autrui voire une curiositĂ© pour sa particularitĂ©. Voltaire[1] en faisait une condition incontournable du dĂ©veloppement moral des individus, et par suite, du progrĂšs social. En effet, la tolĂ©rance est une des conditions d’un vivre-ensemble harmonieux. C’est aussi une condition de la dĂ©mocratie, puisqu’elle suppose la reconnaissance d’une Ă©quivalence en droit et en dignitĂ© de toutes les opinions. Mais toutes les opinions doivent-elles vraiment ĂȘtre tolĂ©rĂ©es ? Ainsi, la tolĂ©rance n’est pas sans ambiguĂŻtĂ©s. Notons d’abord que la tolĂ©rance n’est pas l’indiffĂ©rence. Se moquer de tout ou considĂ©rer que tout est Ă©quivalent n’est pas ĂȘtre tolĂ©rant. Lire la suite → Je vous propose cette semaine une rĂ©flexion dans le prolongement de celle ouverte il y a quelques semaines par la machine de Nozick. On y avait vu que si, comme on a tendance Ă  le croire, l’ĂȘtre humain recherchait par dessus tout Ă  ĂȘtre heureux, alors toute personne devrait souhaiter se brancher Ă  la machine. Or, l’expĂ©rience de pensĂ©e soumise Ă  un grand nombre d’individus montre qu’au contraire, trĂšs peu de gens le ferait, indiquant par lĂ  que le bonheur n’est pas nĂ©cessairement pour eux la valeur suprĂȘme. Ce qui nous mĂšne Ă  la question philosophique de cette semaine faut-il prĂ©fĂ©rer le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ© ? Implicitement, la question ne semble se poser que dans des situations oĂč elles s’excluent l’une l’autre. Ce serait bonheur ou vĂ©ritĂ©, comme si on ne pouvait avoir les deux en mĂȘme temps, comme si le bonheur ne pouvait que s’accompagner du mensonge et que la vĂ©ritĂ© ne pouvait que faire notre malheur. Dans une telle situation, on peut vouloir d’abord entendre le faut-il ?» comme un doit-on ?». Nous sommes alors renvoyĂ©s Ă  la question des devoirs, comme si chacun d’entre nous, en toutes circonstances, avait le devoir de prĂ©fĂ©rer l’un Ă  l’autre. Doit-on donc prĂ©fĂ©rer la vĂ©ritĂ© au bonheur, comme s’il y avait lĂ  un devoir envers soi-mĂȘme, une dignitĂ© particuliĂšre ? Doit-on au contraire prĂ©fĂ©rer le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ©, poussĂ©s par ce qui serait un respect envers notre nature, dĂ©finie alors principalement sous son aspect jouissif ? La question des devoirs envers soi-mĂȘme et des contenus de ces devoirs Ă©tant dĂ©jĂ  philosophiquement problĂ©matique, c’est Ă  grand peine qu’on fonderait ici un devoir prioritaire envers soi-mĂȘme pour l’un ou pour l’autre, pour le bonheur ou pour la vĂ©ritĂ©. Se poser la question serait alors plutĂŽt Ă  entendre sur le mode du conseil, comme un vaut-il mieux choisir le bonheur contre la vĂ©ritĂ© ou la vĂ©ritĂ© contre le bonheur » ? Vous l’aurez compris, ce vaut-il mieux » ne peut faire l’économie du par rapport Ă  quoi ? ». Par rapport Ă  mes intĂ©rĂȘts ? Sans doute est-ce la vĂ©ritĂ© qu’il faut alors privilĂ©gier. Par rapport Ă  mon bien-ĂȘtre global ? Bien malin celui qui sait dĂšs maintenant quelle alternative lui sera la plus heureuse au final. Une vĂ©ritĂ© douloureuse mais libĂ©ratrice vaut peut-ĂȘtre mieux qu’une illusion confortable bercĂ©e trop longtemps. Eviter un malheur prĂ©sent n’est peut-ĂȘtre pas un bon calcul Ă  long terme. Difficile, donc, de se prononcer sur la meilleure des deux options d’un point de vue pragmatique, y compris par rapport au bonheur lui-mĂȘme. Si bonheur et vĂ©ritĂ© semblent d’abord s’exclurent, ils peuvent aussi se rejoindre par-delĂ  le malheur prĂ©sent. On aboutirait alors Ă  un bonheur par la vĂ©ritĂ©, comme s’il s’agissait d’un chemin dĂ©tournĂ© mais plus solide Ă  long terme. Vous l’aurez compris, il n’y a pas de bonne rĂ©ponse » Ă  cette question, mais plutĂŽt des choix et des implications. En choisissant la vĂ©ritĂ© au bonheur, je fais un choix sur la personne que je dĂ©sire ĂȘtre. Ne pas mettre la tĂȘte dans le sable et choisir de faire face Ă  une vĂ©ritĂ© dĂ©sagrĂ©able est aussi une façon de s’assumer, d’assumer la vie avec ses dimensions dĂ©plaisantes et de se montrer responsable face au monde. On peut choisir la vĂ©ritĂ©, avec les souffrances qu’elle suppose, et en tirer, si ce n’est un bonheur en soi, au moins une certaine idĂ©e de soi-mĂȘme. Se choisir responsable et malheureux plutĂŽt qu’heureux dans l’illusion est aussi un choix rationnel qui engage l’ĂȘtre. Tout comme le choix inverse. En choisissant le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ©, j’indique que la dimension la plus importante de mon ĂȘtre est de jouir de la vie, quitte Ă  en rester au niveau superficiel des choses et des relations, quitte Ă  ĂȘtre un imbĂ©cile heureux ». Quitte aussi Ă  mentir et faire souffrir ? Nous n’avons envisagĂ© jusqu’ici que la vĂ©ritĂ© qui nous concernait, mais elle peut aussi mettre autrui en jeu. PrĂ©fĂ©rer mon bonheur Ă  la vĂ©ritĂ© pour autrui est ainsi courir le risque d’ĂȘtre injuste. Laisserais-je un innocent ĂȘtre accusĂ© parce que c’est mieux pour moi de mentir ou de me taire ? Remarquez comment les pires dĂ©rives Ă©goĂŻstes peuvent dĂ©couler de cette position. Et quand bonheur et vĂ©ritĂ© concernent autrui ? L’exemple le plus classique dire Ă  une proche que sa ou son conjointe lela trompe. Quel est mon devoir prioritaire envers cette amie ? Lui dois-je d’abord le bonheur ou d’abord la vĂ©ritĂ© ? Je peux faire un choix qui engage la signification de l’ĂȘtre pour moi-mĂȘme, mais c’est impossible de faire le choix de l’ĂȘtre pour autrui. C’est donc du cĂŽtĂ© de la relation elle-mĂȘme qu’il faut alors chercher. On trouve chez Hegel l’idĂ©e que nous n’avons pas le devoir de tout dire Ă  tout le monde, mais que les devoirs que nous avons les uns envers les autres dĂ©pendent de la nature et de la proximitĂ© de notre relation. Sans doute faut-il chercher lĂ  ce que je dois Ă  autrui, et ĂȘtre conscient que ce que je dĂ©ciderai alors de faire engagera la nature de notre relation. Et encore une fois un titre accrocheur, qui ne remplit pas ses promesses. Le bonheur par la raison » Ă©tait-il donnĂ© en sous-titre, mais c’est trĂšs indirectement que l’on trouvera un quelconque rapport avec le bonheur en ces pages. C’est mĂȘme Ă  peine si on nous parle de Leibniz. Un titre plus honnĂȘte aurait Ă©tĂ© pourquoi le systĂšme de Spinoza, d’aprĂšs M. Ferry, ne tient pas ». Cela dit, mis Ă  part la dĂ©ception que ressentira tout auditeur de ce CD qui espĂ©rait en apprendre sur le bonheur chez Leibniz et chez Spinoza, il restera pour les amateurs de philosophie, 1h15 de cours consacrĂ© Ă  une certaine lecture de Spinoza plutĂŽt agrĂ©able Ă  Ă©couter. VoilĂ  a contrario, 3 CD qui tiennent leurs promesses, car c’est bien de bonheur et uniquement de bonheur que nous dissertons ici. Le premier CD est tenu par AndrĂ© Comte-Sponville, vous y retrouverez pour l’essentiel l’exposĂ© qui avait fait l’objet d’un petit ouvrage Le bonheur dĂ©sespĂ©rĂ©ment. Le deuxiĂšme CD contient l’exposĂ© de François Jullien, spĂ©cialiste de la pensĂ©e chinoise. Le troisiĂšme est consacrĂ© aux questions que s’adressent les deux invitĂ©s. L’exposĂ© d’AndrĂ© Comte-Sponville est trĂšs clair et pĂ©dagogique. Il soutient, en visitant entre autres Platon et Spinoza, que le bonheur risque fort de nous Ă©chapper tant que nous en faisons un but, et que notre chance de le retrouver est d’en faire non pas un but mais une expĂ©rience. L’exposĂ© de François Jullien sera plus difficile d’accĂšs si vous n’avez pas de bagage philosophique, mais il est particuliĂšrement intĂ©ressant et vaut la peine que vous vous accrochiez un peu si besoin est. On y apprend notamment que la Chine n’a pas pensĂ© le bonheur comme la pensĂ©e indo-europĂ©enne a pu le faire. La Chine n’a en effet pas construit d’opposition entre bonheur et malheur, elle n’a pas non plus Ă©laborĂ© de concepts d’ñme, de corps ou de finalitĂ©, pas d’ontologie en Chine, pas de pensĂ©e de l’ĂȘtre, de pensĂ©e du manque ni de pensĂ©e de l’éternitĂ©. Toutes les questions fondamentales de la GrĂšce n’ont pas Ă©tĂ© pensĂ©es en Chine. C’est donc une vision tout Ă  fait diffĂ©rente que François Jullien dĂ©roule sous nos yeux. On regrette de ne pas en apprendre plus et vous aurez sĂ»rement, comme moi, l’envie de creuser la question. Le dernier CD est Ă  rĂ©server aux initiĂ©s, sautez-le sans regrets si vous vous sentez larguĂ©, le plus intĂ©ressant de l’enregistrement n’est pas lĂ . Blaise Pascal 1623-1662 est Ă  la fois mathĂ©maticien et moraliste. Comme mathĂ©maticien, il invente Ă  19 ans la pascaline » premiĂšre machine Ă  calculer, prouve la pression de l’air, invente le concept d’espĂ©rance en probabilitĂ©s
 DĂ©jĂ  rapprochĂ© de la religion chrĂ©tienne Ă  la mort de son pĂšre, il connaĂźt une nuit d’extase mystique le 23 novembre 1654. DĂšs lors, Pascal se consacre Ă  une apologie de la religion chrĂ©tienne. Il est plus difficile de tirer une conception unifiĂ©e du bonheur chez Pascal, compte tenu du caractĂšre fragmentaire et incomplet des PensĂ©es. Ce qu’on peut remarquer cependant, au fil des extraits, est le caractĂšre tragique que prend le bonheur chez Pascal. En effet, tout en disant que le bonheur est recherchĂ© par tout le monde, qu’il est le motif de toutes les actions de l’homme, jusqu’à ceux qui vont se pendre »[1], il affirme en mĂȘme temps, de façon certes Lire la suite → DĂšs sa publication, l’expĂ©rience de pensĂ©e de Nozick a suscitĂ© de nombreux commentaires dans le monde acadĂ©mique. L’immense majoritĂ© des gens ne se brancheraient pas. D’abord, et c’est l’angle sous lequel la majoritĂ© des objections ont Ă©tĂ© apportĂ©es il semble que nous ayons une prĂ©fĂ©rence naturelle » pour la vĂ©ritĂ©. La majoritĂ© des personnes interrogĂ©es faites l’expĂ©rience semble avoir une rĂ©pugnance premiĂšre pour un bonheur qui ne serait qu’illusion, mĂȘme si nous n’avons pas conscience de l’illusion. Quelles explications pouvons-nous donner Ă  cela ? Si je prĂ©fĂšre le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ©, alors ce bonheur devient autocentrĂ© et stĂ©rile. Je suis heureux dans mon rĂ©servoir, certes, mais ce bonheur ne concerne que moi, ma vie ne laissera aucune trace dans le monde, je ne contribuerai au bonheur de personne ni au malheur de personne d’ailleurs, je ne participerai Ă  aucune crĂ©ation, aucun dĂ©bat, aucune avancĂ©e. Tout se fera sans moi. Si par contre je choisis de ne pas me brancher, alors certes ma vie ne sera pas aussi parfaite, mais elle aura un impact sur le monde. Je serai lĂ  pour mes proches, je peux changer les choses, bref, je serai en lien avec le monde et y serai un ĂȘtre humain responsable. C’est donc aussi entre une vie imparfaite et engagĂ©e ou une vie heureuse mais dĂ©sengagĂ©e qu’on me propose de choisir. J’ajoute ici mon grain de sel au dĂ©bat remarquez que l’expĂ©rience de pensĂ©e suppose qu’on vous offre la possibilitĂ© de vous brancher quand vous voulez. Ce qui signifie que le sujet est comme vous et moi, il n’a pas la connaissance de ce que sera effectivement sa vraie » vie future. Le choix est donc entre une vie heureuse Ă  coup sĂ»r et une vie qui reste encore Ă  vivre et Ă  Ă©crire. Le choix n’est donc pas qu’entre bonheur et vĂ©ritĂ©, il est aussi entre bonheur maximal assurĂ© et bonheur incertain mais qu’on espĂšre pas trop mal quand mĂȘme et qui surtout sera mon Ɠuvre. Ma seule façon de me connaĂźtre, de savoir qui je suis et de quoi je suis capable, c’est de me coltiner au monde. Je risque de me faire broyer, certes, je risque le malheur, mais c’est la seule façon de rĂ©pondre Ă  la question qui suis-je ? ». Si je me branche, je ne le saurai jamais. Le choix est donc aussi entre bonheur absolu mais passif ou bonheur espĂ©rĂ© et actif. Par consĂ©quent, se brancher ou non signifie aussi choisir entre illusion et connaissance de soi. Au final, si le but de la vie Ă©tait vraiment d’ĂȘtre heureux, si le bonheur, tel que nous le disaient les grecs, reprĂ©sentait effectivement le Souverain Bien, alors nous devrions tous choisir sans hĂ©siter de nous brancher. Si la majoritĂ© des gens choisiraient de ne pas le faire, c’est peut-ĂȘtre lĂ  l’indice que le bonheur n’est finalement pas leur absolue prioritĂ© dans la vie. Certes nous le recherchons, mais peut-ĂȘtre pas Ă  n’importe quel prix. DĂšs lors, chacun peut ĂȘtre renvoyĂ© Ă  l’examen de sa propre Ă©chelle de valeur et de son propre systĂšme de prioritĂ©s quel prix serais-je prĂȘte Ă  payer pour mon bonheur ? Vaut-il que je lui sacrifie ma libertĂ©, ma responsabilitĂ© ou autres choses ? Quand devient-il trop cher payĂ© ? Je vous laisse sur cette rĂ©flexion. J’aimerais pour cette semaine soumettre Ă  votre rĂ©flexion une expĂ©rience de pensĂ©e trĂšs cĂ©lĂšbre parmi les philosophes, issue d’un ouvrage du philosophe amĂ©ricain contemporain Robert Nozick Anarchy, State, and Utopia[1]. Supposez qu’il existe une machine Ă  expĂ©rience qui soit en mesure de vous faire vivre n’importe quelle expĂ©rience que vous souhaitez. Des neuropsychologues excellant dans la duperie pourraient stimuler votre cerveau de telle sorte que vous croiriez et sentiriez que vous ĂȘtes en train d’écrire un grand roman, de vous lier d’amitiĂ©, ou de lire un livre intĂ©ressant. Tout ce temps-lĂ , vous seriez en train de flotter dans un rĂ©servoir, des Ă©lectrodes fixĂ©es Ă  votre crĂąne. Faudrait-il que vous branchiez cette machine Ă  vie, Ă©tablissant d’avance un programme des expĂ©riences de votre existence ? » On vous propose donc de vous brancher Ă  une machine, capable de vous faire vivre votre vie idĂ©ale. Tout ce que vous pourriez vouloir vous sera procurĂ©, le bonheur est Ă  portĂ©e de main. L’inconvĂ©nient est que tout cela sera faux, mais vous n’en saurez rien et pouvez choisir de ne jamais rien en savoir. Vous brancheriez-vous ? L’expĂ©rience de pensĂ©e de Nozick, 25 ans avant Matrix[2], vise bien sĂ»r Ă  nous mettre face Ă  un dilemme. Faut-il prĂ©fĂ©rer le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ©, ou la vĂ©ritĂ© au bonheur ? Remarquez qu’il ne s’agit pas d’opposer vĂ©ritĂ© et plaisirs, mais bien vĂ©ritĂ© et bonheur. En effet, la machine de Nozick n’est pas qu’une machine Ă  plaisirs. Si ma conception du bonheur est une succession sans fin de plaisirs assouvis, alors je programmerai la machine en ce sens et elle me donnera ce que je souhaite. Si ma conception est diffĂ©rente, si je dose subtilement revers et succĂšs pour me faire mieux apprĂ©cier les seconds, que je me fournis un appĂ©tit d’ogre pour la vie, que je programme la rĂ©alisation d’une grande Ɠuvre ou quoi que ce soit d’autre qui correspond trĂšs exactement Ă  mon idĂ©e de bonheur, alors la machine le donnera Ă©galement. Et mĂȘme, on peut admettre pour pousser l’expĂ©rience de pensĂ©e, que je n’ai pas besoin de programmer la machine Ă  l’avance et qu’elle est capable de s’adapter en cours de route, voire de prĂ©venir mes dĂ©sirs pour me fournir ma vie idĂ©ale. C’est donc bien entre une certitude de bonheur maximal et une vie imparfaite, franchement malheureuse peut-ĂȘtre, mais vraie » que je peux choisir. Je vous laisse rĂ©flĂ©chir Ă  la question et aux enjeux que vous y voyez, car le choix ne se rĂ©sume Ă©videmment pas Ă  une alternative entre bonheur et vĂ©ritĂ©. Je vous retrouve la semaine prochaine pour vous proposer un topo des dĂ©bats que cette expĂ©rience a provoquĂ© chez les philosophes de mĂ©tier. [1] Nozick, R., Anarchy, state, and Utopia, New-York Basic Book, 1974, et en français Anarchie, Etat et Utopie, trad. E. d’Auzac de Larmartine & Dauzat, Paris, PUF, 1988, pp. 65-67 – Une expĂ©rience de pensĂ©e similaire se trouve chez Hilary Putman dans Raison, VĂ©ritĂ© et Histoire 1981 [2] Matrix La Matrice au Qc et N-B est un film de Lana Wachowski 1999, dans lequel tous les humains ou presque vivent dans la Matrice, sorte de super machine de Nozick ». Un personnage NĂ©o se voit offrir un choix entre deux pilules avec la bleue, il retourne dans la Matrice faire de beaux rĂȘves, avec la rouge il en sort et vit sa vraie » vie. Ce petit opus est la transcription d’une confĂ©rence donnĂ©e en 1999 souvent reprise et suivie par une pĂ©riode de questions du public, elles aussi retranscrites. Dans un premier temps, Comte-Sponville s’interroge sur les raisons pour lesquelles nous sommes si peu ou si difficilement heureux. C’est qu’il semble y avoir, dans le bonheur lui-mĂȘme, une contradiction logique. Tout homme dĂ©sire ĂȘtre heureux. Or, la nature du dĂ©sir semble nous condamner au tragique le dĂ©sir est manque si bien que tout dĂ©sir comblĂ© disparaĂźt bientĂŽt comme dĂ©sir ; ce qu’on vient d’obtenir ne nous intĂ©resse dĂ©jĂ  plus, l’ennui point. Ce que je dĂ©sirais, et qui devait faire mon bonheur, déçoit ; le bonheur lui-mĂȘme que je dĂ©sire, lorsque je l’atteins, m’ennuie. Le bonheur, coincĂ© entre les oscillations du dĂ©sir et de l’ennui, n’est donc que fugacement entraperçu et au final, perpĂ©tuellement manquĂ©. Ne peut-on dĂ©sirer ce qu’on a, et donc ĂȘtre heureux ? Oui, rĂ©pond Compte-Sponville, mais alors il faut ramener le bonheur du cĂŽtĂ© de la joie et du plaisir. L’erreur, quand on dĂ©finit le dĂ©sir comme manque, c’est de l’assimiler Ă  l’espĂ©rance. EspĂ©rer, selon Compte-Sponville, revient Ă  dĂ©sirer sans savoir on ignore l’issue de notre espĂ©rance, sans pouvoir on n’espĂšre que ce qui ne dĂ©pend pas de nous et sans jouir la jouissance est sans cesse ajournĂ©e. Or, tout le dĂ©sir n’est pas espĂ©rance. Il suffit donc d’écarter, dans notre dĂ©sir de bonheur ou dans notre dĂ©sir vers le bonheur, tout ce qui relĂšve de l’espĂ©rance. Ceci distinguĂ©, il est Ă©vident – et mĂȘme souhaitable – qu’on peut dĂ©sirer ce qu’on sait, ce qu’on peut, ce qu’on a, bref, ce qui dĂ©pend de nous, et que nous pouvons nous en rĂ©jouir. C’est donc par lĂ  qu’il y a un bonheur possible en actes. Le bonheur dĂ©sespĂ©rĂ©, c’est donc un bonheur qui enracine son dĂ©sir dans le prĂ©sent en s’étant dĂ©barrassĂ© du tragique de l’espĂ©rance. Atteindre la souveraine fĂ©licitĂ© »[1], chez Descartes, demande de chercher en nous-mĂȘmes. Les Ăąmes vulgaires » se fourvoient en attendant le bonheur de biens extĂ©rieurs. Certes, les honneurs, les richesses ou la santĂ© sont des biens, et les possĂ©der favorise le bonheur. L’homme gĂątĂ© par le sort peut bien ĂȘtre heureux. Mais parce que ces biens ne dĂ©pendent pas de nous, ce n’est qu’un bonheur en sursis. Ayant peut-ĂȘtre moins qu’un autre Ă©tĂ© Lire la suite →
Annalesgratuites Bac S : Avons-nous le devoir de chercher la vérité ? Le sujet 2012 - Bac S - Philosophie - Dissertation. Avis du professeur : Sujet classique sur la vérité. La subtilité tient à la dimension morale introduite dans l'énoncé par le mot devoir.
Jacob luttant avec l’Ange dĂ©tail, dresque d’EugĂšne Delacroix 1798-1863. Église Saint-Sulpice Paris. La lutte de Jacob avec l’Ange est un Ă©pisode du livre de la GenĂšse. Cet article est paru en mars et juin 2011 dans le Bulletin de Liaison du CatĂ©chumĂ©nat. Le pĂšre Philippe Maxer nous parle du combat spirituel qui anime toute conversion. La vie chrĂ©tienne est un vĂ©ritable combat et sans doute avons-nous besoin de nous le redire. Combat que le Christ lui-mĂȘme a menĂ© lorsqu’il a Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  l’adversaire dans sa vie publique ou au terme de son jeĂ»ne de 40 jours ; combat qu’il a clairement annoncĂ© Ă  ses disciples lorsqu’Il les a envoyĂ©s comme des brebis au milieu des loups ». Sans doute passons-nous un peu trop rapidement sur ces paroles du Christ nous avertissant qu’Il n’est pas venu apporter la paix, mais le glaive ! Relisons le chapitre 10 de Matthieu le contraste est violent entre le message de paix Ă  annoncer et l’accueil que les gens lui rĂ©servent. Paul confirme cette difficultĂ©. Il a lui-mĂȘme vĂ©cu tribulations, dĂ©tresses, angoisses, coups, prison
cf 2, Co, 4 pour le Seigneur. Il y a donc bien combat spirituel. Essayons d’en dĂ©crire quelques aspects. Lieux du combat spirituel Le vieil homme Le premier lieu du combat spirituel est l’affrontement avec le vieil homme. Dit autrement, il y a quelque chose Ă  mettre Ă  mort en soi pour que naisse l’homme nouveau. Ce combat a un nom, dans la tradition chrĂ©tienne l’ascĂšse ascĂšse du corps, de la nourriture, du travail intellectuel etc. Cette pratique, magnifiĂ©e par les PĂšres du dĂ©sert et la tradition monastique, s’est trouvĂ©e accusĂ©e, au cours de ces derniĂšres annĂ©es, de masochisme, voire mĂȘme d’orgueil spirituel par la maĂźtrise recherchĂ©e de soi. Mais l’admiration que suscitent des spiritualitĂ©s orientales semble renverser aujourd’hui ces idĂ©es reçues et donner Ă  l’ascĂšse ses lettres de noblesse. Toutefois, ce renouveau de l’ascĂšse ne dit rien du sens de l’ascĂšse chrĂ©tienne. Car celle-ci est orientĂ©e par la RĂ©surrection. L’ascĂšse chrĂ©tienne n’a pas d’autre but que libĂ©rer en nous l’Esprit du Seigneur afin que l’homme spirituel que nous sommes grandisse. Dit autrement, il s’agit que le monde de la RĂ©surrection se construise ; Ă©dification qui passera par des morts Ă  soi-mĂȘme. TrĂšs concrĂštement, nous pourrions examiner nos relations et faire en sorte qu’une vĂ©ritable ascĂšse s’y vive dans une perspective de rĂ©surrection. Nous avons toujours Ă  lutter contre des attitudes possessives. Être bienveillant Ă  l’égard du prochain, savoir montrer sa vulnĂ©rabilitĂ© lorsque des remarques nous sont faites, etc ne sont pas des attitudes innĂ©es. LĂ  se trouve le terrain d’un combat. Il n’est jamais terminĂ© ! Dieu Le second lieu du combat spirituel est notre relation Ă  Dieu, dans ce qu’il y a de plus concret. Prenons le chapitre 25 de St Matthieu et demandons-nous comment nous considĂ©rons le frĂšre ». Pour JĂ©sus, il est le sacrement » de notre relation Ă  Dieu dans la mesure oĂč ce que nous faisons Ă  l’un de ces petits, c’est Ă  moi –dit JĂ©sus- que vous l’avez fait ». On entend bien que le jugement final ne porte pas sur nos priĂšres, sur nos dĂ©marches religieuses si variĂ©es soient elles. Ce qui est soulignĂ© avec force et qui reprĂ©sente – encore aujourd’hui- une Ă©volution religieuse sans prĂ©cĂ©dent porte sur des gestes de solidaritĂ©. Des gestes profanes mĂȘmes nourrir, vĂȘtir, soigner, visiter, etc. Il n’y a pas lĂ  qu’un simple devoir de charitĂ© mais un moyen pour que nous rencontrions vraiment le Seigneur. Les puissances de mort » Le troisiĂšme et dernier lieu du combat sont ces puissances de mort qui ne cessent de se jouer de nous. L’Écriture leur donne diffĂ©rents noms Satan, BĂ©lzeboul, le prince de ce monde, etc., ce qui veut dire que nous sommes en face d’une rĂ©alitĂ© multiforme dont la caractĂ©ristique principale est, nĂ©anmoins, de diviser ou de dĂ©truire. Elles sont bien prĂ©sentes dans la crĂ©ation sans pour autant avoir Ă©tĂ© voulues par Dieu. Pour en parler, Jean Paul II employait les mots de structure de pĂ©chĂ© » faisant ainsi comprendre que nous sommes devant un systĂšme complexe, en prise Ă  des dĂ©sĂ©quilibres graves et face auxquels nous pouvons nous sentir impuissants. Il en est ainsi de l’opinion publique qui peut ĂȘtre calomnieuse ; du profit qui commande la vie Ă©conomique et opĂšre des fractures sociales, etc. Contre ces puissances et principautĂ©s » cf St Paul , nous avons besoin de l’Esprit de Dieu pour accueillir le salut donnĂ© en JĂ©sus-Christ. Il nous faut revĂȘtir les armes de l’Esprit qui, seules, Ă©claireront notre libertĂ© et donneront la force pour lutter. Un peu d’anthropologie spirituelle Saint Paul distingue en nous 1Th. 5,23-24 le corps, l’ñme et l’esprit, qui dans leur unitĂ© profonde constituent l’homme vĂ©ritable avec ses diffĂ©rents plans d’existence. L’esprit –avec un petit e »- dĂ©signe cette part de nous-mĂȘmes qui porte la marque de l’Esprit et qui est en nous appel Ă  l’accueil de l’Esprit. L’Esprit se joint Ă  notre esprit » dira Saint Paul Rm 8,16. Le combat spirituel se situe principalement au niveau de l’esprit, dans l’accueil ou le refus du Saint Esprit mais il englobe tous les autres niveaux. D’oĂč des discernements nĂ©cessaires Il y a des contextes oĂč le combat se situera essentiellement au niveau somatique. Des difficultĂ©s dans la priĂšre peuvent disparaĂźtre avec une meilleure hygiĂšne de vie sommeil, alimentation
 Dans d’autres cas, le nƓud du problĂšme se situe au plan psychique un blocage vis-Ă -vis de tout type d’autoritĂ© rend difficile une vĂ©ritable obĂ©issance spirituelle. Enfin, il y a des moments oĂč le combat se vit essentiellement au plan spirituel, comme par le refus de pardonner ou une maniĂšre de procĂ©der au quotidien Ă©trangĂšre Ă  l’Évangile. Le combat comporte toujours une dimension spirituelle, mais les domaines d’application peuvent ĂȘtre diffĂ©rents et souvent le courage spirituel consistera Ă  discerner le lieu essentiel du conflit et Ă  faire porter sur lui son effort. La priĂšre ne peut malheureusement dispenser du recours Ă  des thĂ©rapies humaines car l’Esprit n’agit pas en nous magiquement mais passe par des mĂ©diations qui sont Ă  notre disposition. Dans cette perspective Il est vrai qu’il y a une dimension spirituelle qu’il ne faut jamais mĂ©connaĂźtre. On n’a pas le droit d’instrumentaliser le spirituel au service d’une guĂ©rison. Attention au miracle, au chantage que l’on peut faire au nom de la foi. Il ne faut pas jouer avec l’espĂ©rance de celui qui souffre. Dans la liturgie du sacrement des malades les demandes sont orientĂ©es, au-delĂ  de la guĂ©rison, vers la RĂ©surrection et la vraie vie. Les armes de l’Esprit Saint Paul les dĂ©crit dans l’Épitre aux ÉphĂ©siens 6,15. Il s’inspire visiblement des combats de l’époque, mais, plutĂŽt que de le suivre dans les dĂ©tails de son Ă©numĂ©ration, quelques armes paraissent aujourd’hui plus utiles dans le contexte dans lequel nous vivons. Un monde oĂč la foi est difficile et se heurte Ă  l’indiffĂ©rence, Ă  la dĂ©rision, Ă  la confusion, Ă  l’ambiguĂŻtĂ© 
 Face Ă  tous ces dĂ©fis, quelles armes de l’Esprit ? La vĂ©ritĂ© La vĂ©ritĂ© comme ceinture » l’image est forte ce qui affermit, ce qui fait tenir debout ! Mais quelle vĂ©ritĂ© ? Nous vivons en un monde de vĂ©ritĂ©s partielles vĂ©ritĂ© des savants, des Ă©conomistes, des historiens, des religions
 et mĂȘme Ă  l’intĂ©rieur de la foi, nous hĂ©sitons sur la hiĂ©rarchie des vĂ©ritĂ©s chrĂ©tiennes. Il nous paraĂźt impossible et illusoire de trouver une vĂ©ritĂ© qui puisse rĂ©pondre Ă  toutes nos quĂȘtes et Ă  la quĂȘte de tous ! Il faut alors se rappeler que, pour un chrĂ©tien, la vĂ©ritĂ© n’est pas une doctrine, mais une personne, JĂ©sus-Christ vrai Dieu et vrai homme. C’est Ă  partir de lui, de ce centre de lumiĂšre, que nous pourrons dĂ©gager des vĂ©ritĂ©s partielles, provisoires peut-ĂȘtre, balises sur un chemin qui nous conduira Ă  la vĂ©ritĂ© toute entiĂšre. La vĂ©ritĂ© fondatrice pour nous, c’est JĂ©sus-Christ et il n’y a pas Ă  en chercher d’autre. A qui irions-nous, tu as les paroles de la vie Ă©ternelle ? » Jn 6,68. Cette vĂ©ritĂ©, elle est Ă  la fois comblante et inĂ©puisable, on n’a jamais fait le tour d’une personne aimĂ©e. Une vĂ©ritĂ© qui nous conduit au terme de l’histoire trinitaire notre rĂ©surrection dans le Christ. La foi Le bouclier de la foi ». Jean, l’ÉvangĂ©liste, qui insiste le plus sur le combat qu’il y a Ă  livrer tout au long de sa mission, est aussi celui qui prĂ©sente la foi comme l’attitude victorieuse face aux puissances du mal. Celui qui met sa foi en moi, mĂȘme s’il meurt vivra »Jn 11,25. Une foi qui pousse Ă  se mettre ne mouvement ; une foi qui peut ĂȘtre en mĂȘme temps ferme et modeste. Elle n’a pas rĂ©ponse Ă  tout mais elle vit la certitude d’ĂȘtre sur un chemin de vie. La Parole de Dieu Le glaive de l’esprit, la Parole de Dieu ». La parole de Dieu est Ă©nergique et plus tranchante qu’aucun glaive Ă  double tranchant » ! Hb 4,12. Elle est ce qui permet de discerner et c’est bien ce dont nous avons le plus besoin dans la diversitĂ© et la complexitĂ© des dĂ©fis auxquels nous sommes affrontĂ©s. On parle beaucoup du discernement, mais attention, il n’est pas une science Ă  acquĂ©rir, mais une grĂące Ă  accueillir. Sa source est la mĂ©ditation de la Parole de Dieu et il faut avoir longuement ruminĂ© l’Évangile pour porter sur toute chose un regard Ă©vangĂ©lique. Reste la Parole du Christ Courage, j’ai vaincu le monde ! ». Cette victoire nous est acquise, PĂąques nous le rappelle. Ne cessons jamais de l’accueillir dans l’Esprit qui nous est remis. PĂšre Philippe Marxer
Dissertationde 3 pages en culture gĂ©nĂ©rale & philosophie publiĂ© le 8 avril 2009: La vĂ©ritĂ© dĂ©pend-elle de nous ?. Ce document a Ă©tĂ© mis Ă  jour le 08/04/2009 Ce document a Ă©tĂ© mis Ă  jour le 08/04/2009 Quoi de plus naturel qu’un journal toujours au plus prĂšs de l’actualitĂ© comme le notre et cherchant Ă  reproduire la vĂ©racitĂ© des faits se penche sur l’une des questions du bac de philosophie qui avait lieu lundi. Cette question, la voici Quel besoin avons- nous de chercher la vĂ©ritĂ© ?» Afin de rĂ©pondre Ă  ce questionnement hautement symbolique pour nous, nous vous en proposons un corrigĂ© simple et Ă  la portĂ©e de tous, avec de nombreuses ouvertures. MOUVEMENT I- On commencera par s’interroger sur la symbolique dĂ©peinte et la symbolique dĂ©construite, et sa rĂ©interprĂ©tation dans un champ ontique. A- L’indexation des corps de vĂ©ritĂ© par l’introspection nĂ©glige naturellement le rapprochement de l’ĂȘtre face Ă  l’observĂ©. Il convient Ă©videmment pour l’élĂšve de s’interroger sur la distanciation subsumĂ©e par l’incompressibilitĂ© des savoirs et d’en dĂ©structurer la matiĂšre pour partir Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ©, et par la mĂȘme de ce qui est. B- L’accord dĂ©shumanise s’il se fait par corrĂ©lation des propres facteurs de l’ĂȘtre unique dans sa pensĂ©e. Il fallait absolument citer la phĂ©nomĂ©nologie de l’esprit de Hegel et l’apport de la condition de la sur-discipline englobante comme persuasion d’une vĂ©ritĂ© annihilant les autres disciplines. TRANSITION Il est impĂ©ratif pour l’examinateur de lire dans la transition quelques lignes sur la rĂ©miniscence de l’observant appuyĂ©e par l’argumentation sur le concept du Tractatus logico-philosophicus de Ludwig Wittgenstein en convenant de sa reconsidĂ©ration de la logique et de son influence sur le positivisme logique et sur la philosophie analytique II- L’élĂšve ciblera sans hĂ©siter Arthur Schopenhauer et son ouvrage De la quadruple racine du principe de raison suffisante afin d’argumenter sur la thĂ©orie kantienne de la connaissance A- Normalement, tous les bacheliers possĂ©daient les arguments La connaissance est crĂ©dule, elle se borne Ă  des dialectiques Ă©dictĂ©es par les cogitos des civilisations maĂźtresses. NĂ©anmoins, elle Ă©nonce, notamment par le sophisme, l’expression d’un rapport ontique au savoir qui se rapproche de l’idĂ©alisme. B- AprĂšs ce A- certes Ă  la limite de l’enfantin, l’élĂšve tentera de dĂ©construire philosophiquement les illusions de vĂ©ritĂ© en dĂ©montrant, par une critique savante de la mĂ©taphysique et en citant Nietzsche, que les sceptiques pointent idĂ©alement les bornes de la vĂ©ritĂ© et que les dogmatiques, comme Roland Barthes, ne peuvent constituer comme tel un ensemble vĂ©ritable sans faire preuve d’un certain dĂ©terminisme. CONCLUSION Il Ă©tait conseillĂ© de terminer par une citation d’un philosophe ou un questionnement personnel incluant une rĂ©fĂ©rence d’un grand auteur. Ainsi, l’élĂšve pouvait terminer par cette citation de Heidegger “Le Dasein est un ĂȘtre des lointains” Etre et Temps en dĂ©finissant le Dasein en une soixantaine de lignes, ou expliquer succinctement en une page l’intemporalitĂ© de la dogmatique sur une rĂ©interprĂ©tation calquĂ©e de la mĂ©moire en tant que tĂ©moignage conscientisĂ©. Si vous n’avez rien mis de tout cela La rĂ©daction penche alors pour une note infĂ©rieure Ă  4/20. Une citation de Heidegger peut sauver la mise et faire grimper le bachelier Ă  environ 5. ©flickr Etnous le ferons fidĂšlement. Pendant tout le temps de ces travaux, nous avons souhaitĂ©, tous d’un commun accord, garder le silence au sujet de nos dĂ©bats internes, comme il est de rĂšgle universelle lorsque des sujets essentiels sont Ă©tudiĂ©s par des assemblĂ©es responsables. Cela permet Ă  chacun de s’exprimer avec toute la force de Archives liste des articles archivĂ©s ProgrĂšs technique et pluralisme Ă©thique, par CĂ©line Ehrwein Remarques prĂ©liminaires J’ai Ă©tĂ© invitĂ©e Ă  m’exprimer dans ce colloque en tant qu’éthicienne protestante. Cette appellation peut sembler un peu prĂ©tentieuse au premier abord VoilĂ  quelqu’un qui vient nous faire la morale, qui vient nous dire comment il faut agir. Bref, voilĂ  quelqu’un qui prĂ©tend nous rĂ©vĂ©ler la "grande vĂ©ritĂ© Ă©thique"». Je voudrais prĂ©ciser d’emblĂ©e que ce n’est pas du tout comme cela que j’envisage mon travail. De fait, je ne crois pas que mon rĂŽle d’éthicienne soit de dire la vĂ©ritĂ© en matiĂšre de bien et de mal. Ma tĂąche consiste plutĂŽt Ă  offrir des outils, des moyens de rĂ©flexion qui nous permettent Ă  chacun et chacune de comprendre et d’évaluer les motivations de nos actions. Il s’agit donc d’analyser de façon critique les valeurs auxquelles nous croyons et les rĂšgles morales auxquelles nous nous soumettons parfois sans mĂȘme nous en rendre compte. Et cela, afin de nous aider Ă  nous orienter dans les choix individuels et collectifs que nous faisons chaque jour. J’estime en outre que je suis d’abord Ă©thicienne, avant d’ĂȘtre thĂ©ologienne. Cela signifie qu’il est important pour moi de distinguer les aspects strictement Ă©thiques d’un problĂšme du regard spĂ©cifique qu’une tradition religieuse comme la tradition chrĂ©tienne peut porter sur ce problĂšme. Cette exigence est sans doute un peu illusoire, car il n’est de loin pas toujours Ă©vident de sĂ©parer la question Ă©thique et l’approche religieuse de cette question Ă©thique. Il arrive ainsi assez souvent qu’une femme refuse un avortement pour des motifs religieux. La problĂ©matique Ă©thique croise alors directement la problĂ©matique religieuse. Je pense nĂ©anmoins qu’il est nĂ©cessaire de diffĂ©rencier les deux niveaux. Car ce n’est qu’en respectant les diffĂ©rents aspects d’un problĂšme qu’il est possible d’éviter qu’une tradition religieuse ne s’impose d’emblĂ©e comme la vĂ©ritĂ© Ă©thique sur ce questions Ces quelques prĂ©cisions faites, il m’est dĂšs lors possible d’aborder le sujet de cet exposĂ© qui comporte en fait deux questions. a il s’agit tout d’abord de nous interroger sur la vĂ©ritĂ©, et plus particuliĂšrement, sur la vĂ©ritĂ© en Ă©thique. Existe-il une vĂ©ritĂ© en Ă©thique ? Quelle est-elle ? D’oĂč vient-elle ? Est-ce une vĂ©ritĂ© qui nous est imposĂ©e par la nature ? Par Dieu ? Ou bien, au contraire, il n’y a pas de vĂ©ritĂ© Ă©thique ? Ou, il y en a plusieurs une vĂ©ritĂ© Ă©thique du christianisme, une vĂ©ritĂ© Ă©thique de l’Islam, une vĂ©ritĂ© athĂ©e, une vĂ©ritĂ© libĂ©rale? b la deuxiĂšme question concerne le problĂšme de l’interdit. Parler de permissivitĂ© Ă©thique, comme je le fais dans le titre de ma contribution, suggĂšre en effet que si certaines choses sont permises, d’autres ne le sont pas. Autrement dit, il existe des interdits. Que signifient ces interdits ? Pourquoi et au nom de quoi peut-on interdire certains actes ? Est-il encore lĂ©gitime de nos jours d’interdire ? Nous essayerons de rĂ©pondre Ă  ces questions et de montrer le lien qui les unit. I . Interdit, devoirs et normes des contraintes indispensables Ă  la vie en sociĂ©tĂ© Je voudrais commencer par rappeler briĂšvement le rĂŽle fondamental que joue l’interdit non seulement dans la constitution de l’individu, mais aussi pour la vie de la sociĂ©tĂ©. a Sans entrer dans les dĂ©tails, disons simplement que la psychanalyse a mis en Ă©vidence l’importance de l’Interdit pour la santĂ© psychique de l’individu. L’Interdit pour Freud est donnĂ© par la Loi du PĂšre. Cette Loi instaure des limites Ă  la jouissance de l’individu. Or, c’est prĂ©cisĂ©ment parce que la Loi limite la jouissance que la jouissance devient possible. Autrement dit, l’Interdit pose le cadre Ă  l’intĂ©rieur duquel l’individu peut satisfaire son besoin de jouissance sans que ce besoin ne se retourne contre lui. Freud jouera d’ailleurs sur les mots en disant que l’Interdit ouvre l’espace de l’inter-dit», c’est-Ă -dire l’espace qu’il y a entre les dits, entre les mots. b Outre leur fonction centrale pour la santĂ© psychique de l’individu, les interdits jouent Ă©galement un rĂŽle essentiel pour la constitution de la sociĂ©tĂ©. Ainsi, par exemple, l’interdit du meurtre est nĂ©cessaire Ă  la survie de la sociĂ©tĂ©. Imaginons une sociĂ©tĂ© oĂč le meurtre serait autorisĂ©, et oĂč l’on pourrait tuer son voisin sans craindre d’ĂȘtre condamnĂ© par la justice. Une telle situation serait totalement invivable le droit de tuer autrui et de se venger du meurtre d’un proche risquerait en effet d’entraĂźner au final la mort de tous .1 c Pour Freud, il existe trois interdits fondamentaux l’inceste, le meurtre et le cannibalisme. Mais on s’accorde en gĂ©nĂ©ral pour reconnaĂźtre qu’il existe d’autres interdits. On reconnaĂźt ainsi qu’il est en principe interdit de voler, de porter un faux tĂ©moignage contre autrui, d’emprisonner quelqu’un sans raison, de torturer une personne, etc. Le philosophe Paul RicƓur a beaucoup insistĂ© dans son Ɠuvre sur l’importance des interdits pour la vie en sociĂ©tĂ©. Il a notamment montrĂ© comment l’interdit vient mettre un frein Ă  la violence qui naĂźt de notre dĂ©sir de libertĂ©. Ma libertĂ©, si elle est au dĂ©part une bonne chose, risque en effet toujours de se transformer en acte de violence contre l’autre. L’interdit a donc une fonction nĂ©gative il est une limite Ă  ma libertĂ©. Ce n’est pas parce que je suis un ĂȘtre libre que je peux faire n’importe quoi au nom de ma libertĂ©. Ma libertĂ© ne m’autorise pas Ă  attenter Ă  la vie d’autrui et Ă  ses intĂ©rĂȘts. d Mais l’interdit a aussi une fonction positive. En effet, comme je l’ai dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©, la limite que pose l’interdit ouvre aussi l’espace de ce qu’il est permis de faire. Ainsi par exemple, l’interdiction de voler libĂšre la voie Ă  une multitude d’autres actions possibles. Dire qu’il est interdit de voler, c’est aussi dire quelque part qu’il est permis d’échanger, de partager, de donner, de prĂȘter. e À cĂŽtĂ© des interdits, il existe encore d’autres rĂšgles morales. Je veux parler ici des devoirs. À l’inverse des interdits qui s’expriment de façon nĂ©gative ne fais pas ceci, ne fais pas cela», les devoirs se formulent de façon positive si tu veux ĂȘtre heureux et vivre en paix avec les autres, alors tu dois faire ceci». Ils sont Ă©galement indispensables Ă  la vie de la sociĂ©tĂ©. Parmi les diffĂ©rents devoirs, nous trouvons le devoir de porter secours Ă  une personne en danger, le devoir de respecter autrui, le devoir des parents de s’occuper de leurs enfants de les nourrir, de les loger, de les Ă©duquer, etc. f Les interdits et les devoirs forment ensemble ce que nous appelons les normes» .2 Ces normes ont toutes la mĂȘme fonction elle visent Ă  assurer la survie et le bien-ĂȘtre de la sociĂ©tĂ©. Et, c’est prĂ©cisĂ©ment parce que les normes sont si importantes, parce que sans elles les relations sociales seraient menacĂ©es, que personne ne peut prĂ©tendre leur Ă©chapper et refuser de s’y soumettre, sauf Ă  se mettre dĂ©libĂ©rĂ©ment en marge de la sociĂ©tĂ©. En principe, les normes sont donc valables pour tout le monde indiffĂ©remment et personne ne peut contester leur validitĂ©. II. La remise en question de l’interdit Or, on constate justement qu’aujourd’hui les normes sont de plus en plus contestĂ©es. De plus en plus de gens s’opposent Ă  l’idĂ©e que l’on puisse imposer des rĂšgles de conduite et contraindre chacun Ă  agir de telle ou telle maniĂšre. Cette remise en question des normes est selon moi la consĂ©quence de deux phĂ©nomĂšnes. 1. La LibertĂ© une entrave Ă  l’interdiction Le premier est liĂ© Ă  l’importance croissante que nous accordons Ă  la libertĂ© de l’individu. Ce phĂ©nomĂšne touche tout particuliĂšrement le domaine des interdits. De nos jours, tout le monde s’accorde pour dire que la libertĂ© individuelle est une valeur essentielle .3 Dans nos sociĂ©tĂ©s libĂ©rales et dĂ©mocratiques, la libertĂ© a d’ailleurs acquis une telle place que l’on est de moins en moins prĂȘts Ă  accepter que des interdits viennent la limiter. Du coup, il devient toujours plus difficile de justifier l’établissement de certaines interdictions. Je ne veux dire par lĂ  que les interdits sont en train de disparaĂźtre. Mais force est de constater que notre rapport Ă  l’interdit a changĂ©. Si nous sommes aujourd’hui encore disposĂ©s Ă  accepter que des normes limitent notre agir, c’est uniquement parce que nous estimons que c’est le seul moyen de protĂ©ger notre libertĂ©. En effet, si je veux pouvoir librement faire du commerce, choisir ma religion, parler et exprimer mon opinion, alors il faut que je m’astreigne Ă  certaines rĂšgles de conduite minimales. L’interdit est donc envisagĂ© comme quelque chose d’essentiellement nĂ©gatif il est un mal nĂ©cessaire auquel je consens dans le seul but de conserver ma libertĂ©. 2. L’écroulement de la vĂ©ritĂ© Ă©thique et ses consĂ©quences pour notre conception de l’interdit Le deuxiĂšme phĂ©nomĂšne qui conduit selon moi Ă  une remise en question des normes sociales est liĂ© Ă  la maniĂšre dont nous envisageons la question de la VĂ©ritĂ©. a On s’accorde en gĂ©nĂ©ral pour reconnaĂźtre que notre Ă©poque, que nous avons coutume d’appeler l’époque moderne, se distingue des Ă©poques prĂ©cĂ©dentes par le fait que nombre de nos certitudes se sont Ă©croulĂ©es. En effet, les grandes rĂ©volutions technologiques l’apparition du train, le dĂ©veloppement de l’industrie, la dĂ©couverte de nouveaux continents, d’autres façons de vivre, de croire, de penser, l’émergence de l’imprimerie et de nouveaux modes de communication, tous ces changements sont venus bouleverser notre conception traditionnelle du monde. Du coup, nos anciens schĂ©mas de pensĂ©e, notre ancienne façon d’organiser les rapports sociaux, de croire en Dieu, tout cela ne fonctionne plus de maniĂšre Ă©vidente. Nous sommes dĂšs lors conduits Ă  modifier notre ancienne vision du monde et Ă  rĂ©-agencer les rapports entre la religion, l’économie, la politique, l’éthique, etc. Alors que par le passĂ© ces diffĂ©rents domaines formaient entre eux un ensemble relativement cohĂ©rent, on peine parfois aujourd’hui Ă  voir encore le lien qui les unit. Ainsi, par exemple, la relation de continuitĂ© qu’il y avait autrefois entre l’organisation monarchique de la vie politique et la vision religieuse du monde semble s’ĂȘtre progressivement estompĂ©e. Il devient toujours plus difficile de percevoir le rapport qu’il y a entre notre conception de l’État moderne et notre vision de la religion ces deux domaines nous semblent de plus en plus Ă©trangers l’un Ă  l’autre. Le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui nous apparaĂźt comme fragmentĂ©. Il se compose d’une multitude de systĂšmes diffĂ©rents le systĂšme Ă©conomique, le systĂšme religieux, le systĂšme juridique, le systĂšme politique, etc. qui fonctionnent chacun selon sa logique propre. Chaque domaine de la vie a ses propres rĂšgles, sa propre cohĂ©rence, ses propres critĂšres d’organisation, bref sa propre vĂ©ritĂ©. La VĂ©ritĂ© avec un grand V, celle qui organisait les diffĂ©rents domaines de la vie entre eux et qui donnait une certaine cohĂ©rence Ă  notre vision du monde, n’existe donc plus. Mais nous avons dĂ©sormais affaire Ă  une pluralitĂ© de vĂ©ritĂ©s partielles la vĂ©ritĂ© Ă©conomique, la vĂ©ritĂ© Ă©thique, la vĂ©ritĂ© religieuse, etc.. Ce phĂ©nomĂšne de fragmentation de la VĂ©ritĂ© se poursuit et s’accentue de nos jours au point que chaque systĂšme tend Ă  se subdiviser Ă  son tour. Ainsi, le domaine de l’éthique se morcelle en une multitude de vĂ©ritĂ©s Ă©thiques4. Chaque culture, chaque groupe social, chaque personne mĂȘme possĂšde sa vĂ©ritĂ© Ă©thique. Il n’y a plus un seul comportement juste face Ă  la question de l’avortement, de l’euthanasie ou du maĂŻs transgĂ©nique, mais plusieurs attitudes semblent Ă©galement dĂ©fendables d’un point de vue Ă©thique. b Il va sans dire que cette multiplication des vĂ©ritĂ©s Ă©thiques nous fait tendre vers un certain relativisme. DĂšs lors qu’il n’existe plus une seule vĂ©ritĂ© Ă©thique, toutes les Ă©thiques se valent, aucune n’est meilleure que l’autre et plus personne ne peut prĂ©tendre dĂ©fendre des normes plus justes ou des valeurs plus prĂ©cieuses que les autres. Il devient du coup d’autant plus difficile d’imaginer des normes morales communes. En effet, comment et au nom de quelle vĂ©ritĂ© supĂ©rieure aurait-on le droit d’interdire tel ou tel comportement, d’imposer telle ou telle rĂšgle morale ? Chacun n’a-t-il pas le droit de dĂ©fendre sa propre conviction, sa propre croyance Ă©thique? Notre rapport Ă  l’euthanasie est Ă  ce titre exemplaire, et ce d’autant plus que l’on touche avec elle Ă  l’interdit fondamental du meurtre. Il est intĂ©ressant en effet de noter que chacun envisage cette question Ă  partir de ce qui constitue pour lui la vĂ©ritĂ©. Certains estiment ainsi qu’il faut autoriser l’euthanasie. D’autres qu’elle doit ĂȘtre punie. D’autres encore pensent qu’il est indispensable de condamner moralement l’euthanasie, mais qu’il n’est pas nĂ©cessaire de poursuivre juridiquement les mĂ©decins qui la pratiquent. Face Ă  une telle diversitĂ© d’opinions Ă©thiques, est-il encore possible de trouver un consensus Ă©thique ? Dans ce contexte de relativisme Ă©thique, il semble illusoire de vouloir instaurer des normes morales communes. Cependant, comme je l’ai dĂ©jĂ  dit, nous avons besoin de telles rĂšgles pour pouvoir vivre ensemble. Nous avons besoin d’interdits pour mettre un frein Ă  la violence inhĂ©rente Ă  notre libertĂ©. Mais une restauration des rĂšgles morales est-elle encore possible aujourd’hui ? Ne risque-t-on pas d’aboutir inĂ©vitablement Ă  une nouvelle absolutisation des normes ? Peut-on imposer des rĂšgles de vie commune sans sombrer dans le moralisme et la dictature de l’éthique ? Autrement dit, est-il vraiment possible d’établir des interdits sans porter atteinte Ă  la libertĂ© de l’individu ? L’ébranlement de nos certitudes morales semble avoir radicalement mis en doute toute tentative visant Ă  rĂ©aliser un accord sur ce qu’il est juste de faire et sur ce qui ne l’est pas, de sorte qu’il ne paraĂźt plus possible aujourd’hui d’assurer la validitĂ© de nos choix et de nos actions. CĂ©line Ehrwein haut La religion et la morale, par Alain Houziaux Il faut clairement distinguer la morale de la plupart des religions n’ont pas de dimension champ de la religion, c’est celui du rituel, du sacrĂ©, de la puretĂ©, de la mystique, ce qui n’a rien Ă  voir avec la morale. La morale est une composante du fait humain et non du fait religieux. Elle est de l’ordre des mƓurs et non de la foi. “La morale n’est pas un ordre venu de dehors, mĂȘme du ciel ; c’est la voix de la raison humaine, mĂȘme si celle-ci est reconnue, aprĂšs coup, par certains, comme une voix divine”1. La morale, c’est un fait naturel2 par opposition Ă  surnaturel. La morale, c’est le propre de l’homme mĂȘme si ses formes dĂ©pendent non seulement de sa nature mais aussi de sa culture. La morale a pour objet le bien et le le bien et le mal ne sont pas des valeurs religieuses, mais simplement des valeurs Ă  CĂ©sar ce qui est Ă  n’est pas nĂ©cessaire d’ĂȘtre croyant pour ĂȘtre moral, Dieu merci ! Ainsi, il n’y pas une morale qui serait chrĂ©tienne et qui, de ce fait, serait diffĂ©rente de la morale laĂŻque et n’y a pas de morale et mĂȘme l’agape, c’est-Ă -dire l’amour gratuit, n’est pas l’apanage du Christianisme mais relĂšve de la dignitĂ© de l’homme et d’une exigence universelle. ‱ Et pourtant, il faut le reconnaĂźtre, la morale de notre civilisation s’est formĂ©e sur l’influence du judaĂŻsme et du semble contredire le point prĂ©cĂ©dent, mais en fait il n’en est rien. Pour tenter de prĂ©ciser les relations complexes entre le judĂ©o-christianisme et la morale, on peut reprendre la mĂ©taphore du conte d’Andersen Le vilain petit JudaĂŻsme et le Christianisme ont donnĂ© naissance Ă  la morale un peu comme les canards du conte on couvĂ© l’Ɠuf du judĂ©o-christianisme a couvĂ© et Ă©levĂ© la morale, mais la morale n’est pas nĂ©e du est le “vilain petit canard” du judĂ©o-christianisme. Ainsi la religion n’est en rien la mĂšre de la le fait d’ĂȘtre “religieux” n’implique pas que l’on soit “moral”.Il se peut mĂȘme que le sentiment religieux soit si fort et si exclusif qu’il oblitĂšre le sens moral naturel le fanatisme religieux en est un exemple. Et de mĂȘme, dans une sociĂ©tĂ© donnĂ©e, la morale prend de l’importance lorsque la religion et le surnaturel perdent de leur importance et peut-ĂȘtre mĂȘme parce qu’ils perdent de leur importance c’est sans doute ce qu’il se passe en ce moment.Et c’est pourquoi la morale peut apparaĂźtre comme un hĂ©ritage du sentiment religieux. ‱ On peut dire en effet que la morale, c’est ce qu’il reste de la religion quand il n’y a plus de religion. Ainsi, “la morale, c’est ce qui reste de la peur quand on l’a oubliĂ©e” peur est une caractĂ©ristique fondamentale de la peur, c’est la peur de Dieu et de son jugement. Et cette peur a pour avatar5 le sens moral lorsque la religion se perd, c’est-Ă -dire lorsque la peur de Dieu se effet le dĂ©sir de se conduire de maniĂšre morale procĂšde d’une forme de crainte, la crainte de dĂ©mĂ©riter, la crainte de ne pas faire son devoir, la crainte d’ĂȘtre mal cette crainte peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une rĂ©manence du sentiment religieux. Ainsi de mĂȘme, la morale, c’est ce qu’il reste du commandement religieux de l’amour et du sacrifice de soi lorsqu’il n’est plus considĂ©rĂ© comme un commandement de l’amour gratuit et du sacrifice de soi est une prescription de la religion et en particulier de la religion si cette prescription religieuse perd son caractĂšre absolu et sacrificiel par exemple parce qu’elle est jugĂ©e masochiste et culpabilisante, l’exigence morale prend le morale appelle Ă  un ersatz de l’amour. “La morale est un semblant d’amour agir moralement, c’est agir comme si l’on aimait”6. Ainsi encore, la morale, c’est Ă©galement ce qu’il reste de la prĂ©dication de JĂ©sus-Christ, lorsqu’on a oubliĂ© son sens et sa radicalitĂ© iconoclaste. La prĂ©dication de JĂ©sus-Christ, c’est l’anti-morale, c’est l’absolution de l’immoralitĂ©, puisque c’est l’annonce de la misĂ©ricorde et du pardon de Dieu pour les la prĂ©dication de JĂ©sus, la loi morale n’est lĂ  que pour dĂ©montrer au pĂ©cheur son pĂ©chĂ© afin d’aiguiser son appel Ă  la grĂące et au pardon de lorsque l’on oublie que la prĂ©dication de JĂ©sus est celle de la grĂące, on la comprend seulement comme une forme de morale. Ainsi, enfin, la morale, c’est ce qu’il reste de la foi quand on a perdu la foi se moque de la morale, car elle est de l’ordre de la passion et de la dĂ©nĂ©gation des rĂšgles et des sagesses de ce la foi, lorsqu’elle perd sa radicalitĂ© passionnelle, se transforme en morale et en rĂ©flexion sur le bien et le rĂ©cit biblique de la “chute” c’est-Ă -dire de consommation par Adam et Eve du fruit de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal le montre effet, ce rĂ©cit va mĂȘme jusqu’à considĂ©rer que la tentation de vouloir connaĂźtre ce qui est le bien et le mal constitue la premiĂšre dĂ©sobĂ©issance Ă  Dieu. On ne peut diffĂ©rencier plus nettement la morale de la religion. ‱ Et pourtant c’est vrai, la morale, la nĂŽtre, celle du monde occidental, celle des Droits de l’Homme, est enfant du uniquement comme le petit cygne est un “enfant” des canards. On pourrait peut-ĂȘtre mĂȘme dire que le judĂ©o-christianisme a couvĂ© des Ɠufs qui ne sont pas les siens faute peut-ĂȘtre de pouvoir pondre et couver des Ɠufs qui lui soient propres ! Ces “vilains petits canards” qui ont Ă©tĂ© couvĂ©s et Ă©levĂ©s par le judĂ©o-christianisme, sans ĂȘtre pour autant des enfants du judĂ©o-christianisme, ce sont la science dont le Christianisme a lĂ©gitimĂ© le caractĂšre laĂŻque et profane7, et aussi les Droits de l’Homme qui peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme un avatar de la loi de MoĂŻse, et aussi la morale qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un substitut casuistique de l’exigence du pur amour, du sacrifice parfait et total. ‱ Mais depuis quelques temps, le judĂ©o-christianisme a une attitude ambivalente vis-Ă -vis de ces “vilains petits canards” qu’elle a couvĂ©s et spĂ©cialement vis-Ă -vis de la morale. Depuis peu, catholiques et protestants sont tombĂ©s d’accord pour dire que l’homme est justifiĂ© par grĂące seule. S’il en est ainsi, c’est donc qu’il ne l’est pas par ses mĂ©rites ni par son attitude fait d’agir moralement n’est plus considĂ©rĂ© comme la condition nĂ©cessaire du salut. Dans ce cas, quelle place peut-on faire Ă  la morale ? Certains diront que le chrĂ©tien doit tenter de vivre de maniĂšre morale par reconnaissance envers Dieu pour la justification par grĂące seule qui lui a Ă©tĂ© accordĂ©e indĂ©pendamment de ses mĂ©rites et de sa conduite morale.Il nous faudrait donc vivre de maniĂšre morale par reconnaissance envers Dieu, et ce alors mĂȘme que la justification et le salut nous ont Ă©tĂ© accordĂ©s par grĂące c’est-Ă -dire mĂȘme si nous sommes immoraux, et peut-ĂȘtre parce que nous sommes immoraux. D’autres diront que le chrĂ©tien doit tenter de vivre de maniĂšre morale non pour des raisons religieuses et individuelles, mais pour des raisons profanes et sociales.Pour en ĂȘtre chrĂ©tien, on n’en est pas moins ceci n’a pas Ă  ĂȘtre compris comme une forme de concession Ă  la comme une place lĂ©gitime donnĂ©e Ă  l’homme effet, en accord avec la “thĂ©ologie des deux rĂšgnes”, c’est la foi elle-mĂȘme qui reconnaĂźt la pleine lĂ©gitimitĂ© et la pleine indĂ©pendance du rĂšgne du profane dont fait partie la c’est pour faire honneur au fait que nous sommes “hommes” et Ă  cette dignitĂ© laĂźque, naturelle et profane, que le chrĂ©tien doit tenter de vivre de maniĂšre morale. Quant Ă  moi, je prendrai une position l’ai dit, qu’il n’y a pas de morale n’y a qu’une morale sociale et naturelle, laĂŻque et il y a une maniĂšre chrĂ©tienne de vivre cette morale naturelle et non modalitĂ© “chrĂ©tienne”, c’est celle de la pour rien, gratuitement et sans raison que nous avons Ă  tenter de vivre de maniĂšre sais bien que “pour rien” et “pour Dieu” sont trĂšs Ă  tout prendre, je prĂ©fĂšre “pour rien”.Car faire quelque chose Ă  la seule gloire de Dieu soli deo gloria, c’est le faire “pour rien”, sans en retirer aucun profit. Car la foi, Simone Weil le dit clairement, c’est non pas ce qui donne une raison d’ĂȘtre Ă  la vie, au travail, Ă  la souffrance et Ă  la morale, mais c’est ce qui nous dispense de chercher une raison d’ĂȘtre Ă  la vie, au travail, Ă  la souffrance et Ă  la nous savons que nous sommes justifiĂ©s par grĂące, nous sommes libĂ©rĂ©s de la prĂ©occupation d’avoir Ă  donner un sens et une raison d’ĂȘtre Ă  la vie et Ă  la chrĂ©tien accepte le “pour rien”, le “sans raison” et mĂȘme l’absurde de l’exigence morale. Il fait de la gratuitĂ© sa rĂ©ponse Ă  la grĂące. “Puisque nous avons reçu gratuitement, donnons gratuitement”8. Et donner gratuitement, c’est vivre de maniĂšre morale, gratuitement, sans raison. Ce serait se mĂ©prendre que de croire qu’il faut tenter de vivre de maniĂšre morale par reconnaissance pour la justification par grĂące qui nous a Ă©tĂ© n’en est seule rĂ©ponse cohĂ©rente avec le fait que nous sommes justifiĂ©s par grĂące seule, c’est l’acceptation du fait qu’il nous faut vivre, agir et ĂȘtre moral sans aucune raison, sans aucune justification. ‱ Ainsi, le Christianisme, depuis quelques dĂ©cennies a entrepris de renier “le vilain petit canard” de la morale qu’il a pourtant couvĂ© et fait il n’y est pas allĂ© de main morte ! Et il s’est dĂ©barrassĂ©, Ă  tort Ă  mon avis, des notions de pĂ©chĂ©, de culpabilitĂ©, de moralitĂ©, d’examen de conscience, de confession des pĂ©chĂ©s ! Un peu trop vite Ă  mon voudrais dire je voudrais donner des raisons qui sont plutĂŽt d'opportunitĂ© historique. Le Christianisme authentique est peut-ĂȘtre en train de religion du XXIĂšme siĂšcle ne sera pas le Christianisme, en tout cas pas le Christianisme de JĂ©sus-Christ, le doux prophĂšte de GalilĂ©e qui prĂȘche la grĂące pour les religion du XXIĂšme siĂšcle sera peut-ĂȘtre celle du fanatisme, du totalitarisme et de l’intĂ©grisme ou celle d’une sorte de religiositĂ© “solf”, syncrĂ©tiste et vaguement l’un et l’autre cas, il n’est pas certain que la morale, et spĂ©cialement la morale de l’amour gratuit et du renoncement Ă  soi-mĂȘme, ait une place assurĂ©e. Et peut-ĂȘtre regrettera-t-on au XXIĂšme siĂšcle que le Christianisme ait reniĂ© son vilain petit canard de morale qui aurait pu ĂȘtre son seul hĂ©ritage, sa seule survivance dans un monde dĂ©christianisĂ©, paganisĂ© et fanatisĂ©. A mon sens, ce qu’il doit rester du judĂ©o-christianisme authentique, mĂȘme si celui-ci venait de disparaĂźtre en tant que foi Ă  la GrĂące, c’est le sens de la gratuitĂ©, du “pour rien”, du “à la seule gloire de Dieu”. Et en particulier le sens d’une morale “pour rien”, “pour l’absurde”9. Si ce sens du “pour rien” se meurt lui aussi, la morale deviendra un outil comme un autre service du profit, de la rĂ©ussite et de la promotion les entreprises on enseigne dĂ©jĂ  qu’il faut ĂȘtre moral parce que, en fin de compte, “ça paye”. J’ai peur que le sens de la gratuitĂ© et du “pour rien” ne soit en train de se je ne voudrais pas qu’il en soit moi, le propre de l’homme, sa dignitĂ© propre, c’est l’aptitude Ă  la gratuitĂ©, au “pour rien”, au “mĂȘme si c’est absurde”.Il me semble indispensable que l’attitude morale reste une attitude dĂ©sintĂ©ressĂ©e, gratuite, pour l’honneur de l’homme, Ă  dĂ©faut de pouvoir rester “pour l’honneur de Dieu”. Si nous n’avons Ă  retenir qu’une seule chose de la prĂ©dication chrĂ©tienne, je voudrais que ce soit le sens de la mĂȘme si le credo quia absurdum10 de la foi judĂ©o-chrĂ©tienne venait Ă  disparaĂźtre, je voudrais que, nĂ©anmoins, persiste, aprĂšs lui, un “je veux rester un ĂȘtre moral, mĂȘme si c’est absurde, parce que c’est absurde”. Alain Houziaux haut oXb09Ul.
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  • avons nous le devoir de chercher la verite